Après le renvoi de Chris Viehbacher, l'ancien dirigeant de Bayer, du poste de directeur général fin octobre 2014, le groupe se tourne vers Olivier Brandicourt. Et cette prise de fonction au 2 avril 2015, promet d’être lucrative : selon un document du groupe, un « bonus de bienvenue » de 2 millions d'euros est prévu le jour même.
4 millions d’euros de bonus
En tout, ce sont bien 4 millions d’euros d’indemnité forfaitaire brute qui sont prévus pour ce nouveau directeur général. 2 millions à la signature, et 2 millions de plus dans un an si il est toujours en poste. A ce poste, le patron de Sanofi percevra en plus de 3 à 4 millions d'euros de rémunération annuelle. Il perçoit généralement aussi 270 000 euros de stock-options par an, en fonction des résultats obtenus par le groupe sous sa direction.
On pourrait penser que ce type de rémunération serait suffisant pour satisfaire quelqu’un à ce poste, mais Sanofi tiens absolument à s’assurer que ses élus ne rechignent pas à la tâche. L’entreprise considère ce bonus comme une contrepartie aux avantages auxquels le nouveau directeur a dû renoncer en quittant le groupe pharmaceutique allemand Bayer, son précédent employeur.
Une pratique choquante en France
Cette pratique se justifie souvent par le niveau de compétence et la précision du profil pour ce poste. Elle est bien connue aux Etats-Unis où elle se pratique dans les grandes entreprises pour remercier pour remercier le dirigeant d’avoir accepté le poste. En France, cette pratique choque, non-seulement parce que Sanofi multiplie les suppressions d'emplois ces dernières années, mais aussi parce que les médicaments sont remboursés par la Sécurité Sociale, et donc par Français.
Ségolène Royal, ministre de l'Écologie, espère qu’Olivier Brandicourt va renoncer à son bonus. Pour elle « tous les Français qui paient la Sécurité sociale (...) vont payer les primes de bienvenue au patron de Sanofi ». Stéphane Le Foll, le porte-parole du gouvernement, a régit ce lundi sur RTL : « Tous ces gens, qui expliquent que c'est le mérite, que c'est l'économie libérale, la prise de risque qui doivent faire les résultats, à peine prennent-ils la tête d'une entreprise - c'est-à-dire qu'ils n'ont pris encore aucun risque - sont déjà assurés d'avoir une rémunération sans commune mesure. »