Après déjà un début d’année 2020 sans évolution positive, les salaires des cadres devraient baisser en année pleine, prévient l’Association pour l'emploi des cadres (APEC) dans la dernière édition de son « Baromètre de la rémunération des cadres ».
Le coup d’arrêt sur les mobilités externes, un facteur qui impactera lourdement les évolutions de salaire
Début 2020, il y a certes eu des augmentations salariales, mais elles n’ont pas été générales. Les salaires des cadres ont bien progressé dans les secteurs des équipements électriques et électroniques (+5,8%), dans les industries chimiques (+4,4%), la construction, le BTP (+4,2%) et le commerce/distribution (+4%). En même temps, dans les secteurs de la banque, de l’assurance et de l’immobilier, ils ont connu une baisse médiane de 1,9%. La somme de toutes ces évolutions a fait que le salaire médian est resté stable, aux alentours de 50.000 euros.
Mais il est fort à parier que 2020 soit l’année de la dégradation et que cette tendance se poursuive en 2021. Première raison, le contexte actuel est peu propice aux mobilités externes (en d’autres mots, les démissions pour se faire embaucher dans une autre entreprise)… alors qu’on sait que les mobilités externes sont le plus souvent source d’augmentations salariales. De fait, en 2019, 69% des cadres changeant d’entreprise sans période de chômage ont été augmentés contre 45% des cadres ayant gardé le même poste. Cela est encore plus vrai pour les jeunes cadres : en 2019, 78% des cadres de moins de 30 ans ayant changé d’entreprise sans période de chômage ont été augmentés.
La rémunération variable, vouée à disparaître ou presque en 2020
Autre raison de la baisse en vue des salaires : la baisse de l’activité et la non-atteinte des objectifs financiers, qui entraîneront inéluctablement la disparition de la rémunération variable. Cela aura un impact sur plus de la moitié des cadres. En effet, d’après les chiffres de l’APEC, en 2019, 54% des cadres percevaient une part variable. La médiane de cette rémunération variable était d’ailleurs assez conséquente : 5.000 euros, soit 10% environ du salaire.
Les salaires des cadres des grandes entreprises devraient d’ailleurs être plus durement impactés du fait qu’ils sont plus nombreux à percevoir des éléments de rémunération variable : toujours selon les données de l’APEC, en 2019 dans les entreprises de plus de 250 salariés, 51% des cadres ont perçu un intéressement et 48% une participation, alors que dans les PME, seuls 20% des cadres ont perçu un intéressement et 15% une participation.