Q1 : Etes-vous tout à fait favorable, plutôt favorable, plutôt opposé ou tout à fait opposé à un plafonnement du salaire des dirigeants des entreprises dont l'Etat est actionnaire ?
- Sous total « favorable » : 86 %
- Sous total « opposé » : 12 %
- NSP : 2 %
86% des Français interrogés sont favorables à un plafonnement des salaires des dirigeants d’entreprises dont l’Etat est actionnaire.
En France, le sujet de la rémunération des dirigeants d’entreprises s’avère toujours épineux et donne régulièrement lieu à des critiques soit du gouvernement, soit de l’opinion publique ; il n’est jamais traité avec sérénité.
Le cas de Carlos Tavarès est symptomatique du caractère électrique du sujet. Ce dirigeant arrivé aux manettes de l’entreprise PSA, il y a deux ans, comme président du Directoire, a réussi la prouesse de redresser en quelques mois la situation économique de l’entreprise qui traversait la plus grave crise de son histoire. Le conseil de surveillance qui fixe les montants des salaires des dirigeants, et qui a alors décidé de le récompenser, a pris une décision qui fait l’unanimité contre elle au sein de l’Opinion publique et politique.
Pourquoi de telles réactions ? Deux raisons en communication : l’incompréhension de l’opinion publique sur les montants annoncés et le timing de l’annonce.
Le fossé qui sépare le revenu médian en France des rémunérations de certains dirigeants gomme dans l’opinion publique tout aspect de mérite, de valeur et de récompense. Fondamentalement, Carlos Tavarès ne pouvait pas échapper à une polémique à partir du moment où son salaire était rendu public. Cependant, il existait peut être une solution en communication pour éviter la crise: différer l’annonce dans le temps et attendre quelques mois pour confirmer les résultats extrêmement positifs obtenus par Carlos Tavarès à la tête de PSA et ainsi plus facilement revendiquer le mérite d’une augmentation substantielle.
Q2 : Quelle doit être selon vous la priorité pour traiter la situation des quartiers qui en France comporteraient des foyers de radicalisation islamiste ?
- Plus de moyens pour renforcer la sécurité (surveillance, présence de la police, etc.) : 61 %
- Plus de moyens pour améliorer la situation sociale dans ces quartiers (éducateurs, emplis aidés, etc.) : 37 %
- NSP : 2 %
61% des Français interrogés considèrent que la priorité, dans les quartiers sensibles, doit être donnée à la sécurité
Dimanche dernier, en affirmant qu’il existait une centaine de « Molenbeek » en France, le ministre de la Ville, Patrick Kanner, a fait une déclaration tonitruante. Déclaration tonitruante et peu attendue tant les gouvernements successifs ont tenus des propos rassurants et particulièrement orthogonaux dans le passé. Les propos du ministre de la Ville, immédiatement recadré par le Premier ministre, ont pourtant été confirmés par un certain nombre d‘élus locaux appartenant au même parti que lui.
La réponse des Français interrogés sur ce sujet, mesurée dans le sondage OpinionWay pour Tilder et LCI de cette semaine est sans appel : 61% des Français interrogés considèrent que la priorité pour traiter cette situation repose sur la mise en oeuvre de moyens sécuritaires plutôt que sur des moyens visant à améliorer la situation sociale de ces quartiers. Ce résultat montre que seul un discours politique de nature « sécuritaire » est véritablement audible pour les Français aujourd’hui.
En communication, cela signifie deux choses :
D’un point de vue politique, on peut affirmer que ce sujet sera au coeur des débats qui opposeront les candidats républicains aux primaires d’une part, puis les candidats à l’élection présidentielle d’autre part.
Ensuite et pour aller plus loin, on peut dire que les Français ont besoin d’un discours de vérité qui ne minimise pas et ne nie pas la situation réelle dans les quartiers sensibles, constatée par les habitants et leurs représentants locaux.
Le gouvernement est donc particulièrement attendu sur ces sujets. Les images et l’actualité politique des derniers jours, dans un contexte d’Etat d’urgence, et faite pêle-mêle d’annonces d’attentats déjoués sur le sol Français, d’arsenaux et de caches d’armes découverts plaident pour une réponse forte de la part de l’exécutif.
Toutefois, l’abandon par le président de la République de la réforme de la Constitution sur la déchéance de nationalité, sous la pression de la droite et des frondeurs de son propre camp, ne lui permet pas de reprendre la main sur une situation qui lui échappe… à cause d’un coup de communication politique qui s’est finalement retourné contre lui.