Poutine sanctionne l’Occident en interdisant les importations de produits agroalimentaires

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 7 août 2014 à 9h12

Le jour où Vladimir Poutine regardera sans rien faire l'Occident imposer des sanctions à la Russie n'est pas encore arrivé ; et n'arrivera probablement jamais. Loin de se plier aux caprices et à la volonté des pays occidentaux, le président russe riposte en force en ciblant les importations des produits agroalimentaires en provenance des pays qui ont adopté des sanctions contre la « Mère Russie »

La Russie sanctionnée sanctionne à son tour

C'est un véritable retour à la guerre froide, bien qu'économique pour l'instant : l'Occident sanctionne la Russie et la Russie menace l'Occident. Un retour aux sources, en somme... mais qui pourrait bien dégénérer.

L'Occident a été le premier à frapper : en rétorsion contre l'invasion et l'annexion de la Crimée par la Russie (entre autres), des sanctions économiques contre le pays dirigé de main de fer par Vladimir Poutine ont été prises. Mais Vladimir Poutine ne se laisse pas faire.

Ce jeudi 7 août 2014, Vladimir Poutine a lancé sa riposte et frappe un grand coup : Les importations de produits alimentaires en provenance des pays ayant adopté des sanctions économiques contre la Russie sont « interdites ou limitées » pendant un an. Une durée que le président russe est prêt à assouplir... comme à augmenter.

La grande majorité des pays occidentaux, parmi lesquels les Etats-Unis et l'Union Européenne bien entendu mais également l'Australie, le Canada et la Norvège sont concernés. Et tous les produits y passent : bœuf, porc, volaille, fromages, légumes, fruits et autres ne pourront plus être exportés en Russie tant que cet embargo sera en vigueur.

L'Occident pleure, le Brésil rit

Si la Russie a interdit les importations des pays occidentaux, les besoins en produits agroalimentaires n'en sont pas moins élevés : 16,9 milliards de dollars d'importations en produits agroalimentaires ont été réalisées par la Russie entre janvier et mai 2014, contre 7,1 milliards de dollars d'exportations dans le domaine.

Alors sans es fournisseurs occidentaux, la Russie doit trouver d'autres pays avec qui faire du commerce. Pas très difficile : le Brésil et l'ensemble de l'Amérique latine se sont déjà avancés : ce jeudi 7 août 2014 des discussions entre le gouvernement et les ambassadeurs desdits pays devraient avoir lieu à Moscou.

La durée de l'embargo pourrait être réduite

Les producteurs occidentaux sont sans doute en train de se ronger les ongles et espèrent que les gouvernements iront un peu dans le sens de Vladimir Poutine, ce qui n'est sans doute pas chose gagnée d'avance.

Car ce dernier a décidé de proposer une sortie de crise : l'allègement des sanctions économiques contre la Russie en échange de l'allègement de la durée de l'embargo des produits occidentaux.

Maintenant, la question est de savoir qui cèdera le premier.

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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