Les coups de menton de Vladimir Poutine et les menaces à peine voilées sur la partition de l'Ukraine ne font pas les affaires de l'économie russe. Le pays, qui était déjà en difficulté latente, souffre des actions et du discours guerrier du président russe.
Une croissance atone pour 2014
Tous les indicateurs pointent ainsi vers la baisse. La croissance risque bien d'être nulle en 2014, alors que les autorités prévoyaient rien moins que 2,5%. Actuellement, en glissement annuel, la croissance se monte à 0,8%, mais elle devrait se maintenir à ce niveau, voire ralentir encore. Le ministre des Finances Anton Silouanov a abaissé ses prévisions : la Russie devrait connaître un taux de croissance compris entre 0,5% et 1,1%. Parmi les promesses de Vladimir Poutine lors de sa réélection contestée de 2012, figurait en bonne place une croissance de 5% par an…
Autre révélateur des difficultés du pays : l'inflation est en hausse, elle devrait tourner pour cette année entre 6 et 6,5%… alors que l'estimation initiale se montait à 5%. En cause, la forte baisse du rouble, qui subit de fait une dévaluation rampante depuis les événements en Ukraine; la devise du pays a baissé de 9% depuis le début de l'année, et elle est passée sous la barre des 50 roubles pour un euro.
Cercle vicieux et retour de flammes
Ajoutez à cela une importation forte de produits venant de l'étranger, et voilà une hausse mécanique de l'inflation puisque les biens sont de plus en plus onéreux. Un cercle vicieux qui en retour de flammes, aura nécessairement un impact sur la croissance : le PIB s'est contracté de 0,5% au premier trimestre. Et cela ne risque pas de s'arranger tant que la crise en Ukraine n'est pas résorbée : les occidentaux vont poursuivre les restrictions économiques imposées au pays (la fuite des capitaux a atteint les 46 milliards d'euros depuis janvier).
Tout cela ne semble en tout cas pas émouvoir les deux têtes de l'exécutif russe : Dmitri Medvedev a ainsi promis de créer de nouvelles « fondations » pour relancer l'économie du pays. Quant à Vladimir Poutine, il évite de parler d'économie durant ses interviews.