Les ministre de l’Énergie de l’Union européenne se sont réunis, lundi 2 mai 2022, pour discuter de l’achat, ou non, d’énergies fossiles à la Russie, sur fond de guerre en Ukraine et de sanctions. Si, pour le gaz, une sorte de consensus a été trouvé ; pour le pétrole, la situation est plus complexe. Mais l’Union européenne se dirige doucement vers la fin de ces importations…
Bientôt plus de gaz russe en Europe ?
Alors que le gaz russe représente environ 40% des importations annuelles de l’Union européenne, la décision de Vladimir Poutine de contraindre les paiements en roubles aura finalement joué en sa défaveur. Au lieu de céder au chantage, l’Union européenne semble faire front commun à l’issue de la réunion du 2 mai 2022.
La commissaire européenne à l’Énergie, Kadri Simson, l’a déclaré : « nous devons nous préparer à une suspension des approvisionnements », bien qu’elle se soit voulue rassurante concernant les réserves pour l’hiver 2022-2023. Et l’arrêt de la livraison de la part de la Russie est liée, justement, à la décision du Kremlin d’imposer le paiement en roubles.
Pour la Commission européenne, cette décision revient tout simplement à une rupture de contrat, ces derniers ayant été stipulés en euros ou en dollars. Malgré le tour de passe-passe bancaire mis en place par la Russie pour permettre, en réalité, le paiement dans ces devises avant un change en roubles, la Commission européenne estime que cela ne change rien. Elle a même prévenu les entreprises tentées de céder qu’il s’agirait d’une violation des sanctions contre la Russie, ce qui les exposerait elles-mêmes à des sanctions.
L’achat de pétrole russe fait toujours débat
Mardi 3 mai 2022, la proposition de cesser les importations de gaz devrait être votée et adoptée. Puis, ce sera au tour du pétrole de faire l’objet de discussions entre les ministres de l’Énergie européens. Mais sur ce point, les divisions restent majeures au sein des 27 pays membres.
Si l’Allemagne, jusque-là fortement opposée à un embargo sur le pétrole russe a changé de position la dernière semaine du mois d’avril 2022, la Hongrie a déclaré que sa position n’avait pas évolué et qu’elle voterait contre une telle décision. Or, pour qu’un embargo soit décidé, il faut l’aval de l’ensemble des pays de l’Union européenne.
Néanmoins, si les discussions avancent, l’embargo pourrait être inclus dans le 6e paquet de sanctions européennes contre la Russie, que les pays membres seront invités à voter mercredi 4 mai 2022. Et si l’embargo est décidé, il sera progressif, avec une baisse des importations régulière jusqu’à l’arrêt total avant la fin de l’année 2022.