L'imposition d'un contrôle sur les capitaux en Russie semble être la moins mauvaise solution pour le pays afin de contrôler les flux sortants dont le volume ne cesse d'augmenter depuis le début d'année, en relation avec la dégradation de la situation géopolitique en Europe de l'Est. C'est une mesure d'urgence afin d'éviter un cycle long de récession.
Les nombreux exemples historiques nous enseignent que pour réussir la mise en place de telles barrières aux échanges, il faut agir rapidement et éviter à tout prix les fuites. Exactement le contraire de ce que fait la Russie. En brandissant cette épée de Damoclès sur les investisseurs, il est fort probable que la fuite des capitaux atteigne des niveaux sans précédent dans les heures et les jours à venir. Le Kremlin aurait eu tout intérêt à ne pas tergiverser et à imposer ces restrictions en l'espace d'une nuit le week-end pour éviter la panique des marchés.
Il faut que ces contrôles soient maintenus suffisamment longtemps pour faire oublier l'épisode ukrainien mais pas trop, au risque sinon d'étouffer l'économie russe et l'appareil productif qui sont extrêmement dépendants des IDE entrants.
Le principal défi n'est toutefois pas celui qu'on croit. Si on s'intéresse aux cas de l'Islande et de Malte, il n'existe pas de démarche idéale pour lever les contrôles. On peut toutefois souligner la nécessité de le faire avec doigté, progressivement et en dévoilant un calendrier précis afin de restaurer la confiance des investisseurs. Idéalement, avec l'aide du FMI. Autrement, toute l'économie peut s'écrouler si cette étape cruciale est mal gérée.
Il sera impératif aussi que la Russie fasse entre-temps des efforts substantiels pour améliorer le climat dans les affaires. Le pays pointe à la 92ème place dans le classement Ease of Doing Business de la Banque Mondiale en 2013, derrière le Kosovo et l'Albanie. C'est tout dire !