En France, ce sont les pauvres qui font des efforts, en Russie, les riches

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 26 mars 2020 à 11h45
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70%Le chômage partiel ne rapporte que 70% du salaire.

Si Vladimir Poutine n’est sans doute pas le chef d’État le plus exemplaire du monde, loin de là, face au coronavirus et à la crise économique qui pend au nez du monde entier, il a décidé de faire payer les riches. En France, au contraire, ce sont les salariés qui doivent faire des efforts.

Et Vladimir Poutine taxa les riches

Vladimir Poutine a décidé d’aller chercher l’argent pour financer les mesures anti-crise économique là où il se trouve : chez les riches. Il a annoncé le 25 mars 2020 augmenter les taxes qui sont appliquées sur les oligarques et les ménages les plus aisés.

En l’occurrence, s’il ne s’agit pas de spolier les fortunes russes, il a augmenté les taxes sur les revenus des investissements dès lors qu’ils sont supérieurs à 1 million de roubles, soit environ 12.000 euros. Ça peut paraître peu, mais en Russie le salaire moyen mensuel est inférieur à 500 euros, contre plus de 2.200 en France. De fait, c’est comme si Emmanuel Macron avait taxé les investissements de plus de 60.000 euros.

Le Président russe ne va toutefois pas tout taxer : une taxe de 13% est désormais appliquée sur les intérêts financiers et une taxe de 15% sur toutes les plus-values qui sont exportées de la Russie vers l’étranger, en particulier vers les paradis fiscaux.

En France, ce sont les salariés qui trinquent

La France, au contraire, a décidé d’appliquer des mesures qui risquent bien de peser sur les ménages les moins aisés. Ainsi, notamment, il est question de leur faire perdre des jours de congés ou des RTT en permettant aux entreprises d’imposer les dates.

Aucune mesure n’a été prise pour réduire ou reporter les frais fixes des ménages, comme les factures ou le loyer… mais le chômage partiel, qui ne rapporte que 70% du salaire, a été facilité, entraînant d’ailleurs des abus de la part de certaines entreprises. Et ces dernières ne manquent pas de profiter d’autres mesures, comme les salariés qui se sont mis en « garde d’enfant », mais qui, en réalité, télétravaillent ou ceux qui télétravaillent malgré le chômage partiel (qui implique, en réalité, de ne pas travailler).

Aucune taxe sur les dividendes de 2019 ou même de 2020 n’a été annoncée, pas plus qu’une taxe sur les investissements ou encore un retour temporaire de l’ISF, supprimée au profit de l’IFI par Emmanuel Macron. Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, a même dû demander aux entreprises de « faire preuve de la plus grande modération sur le versement des dividendes ».

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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