Dans un entretien accordé au magazine African Business (dernière édition août-septembre 2012), Driss Benhima, le Pdg de Royal Air Maroc, explique la stratégie qu’il entend mettre en place pour le développement de l’entreprise dont il a la charge. Pour lui, la RAM va s’inscrire dans une stratégie de re-concentration et non de diversification.
« Nous sommes en train de filialiser, de rechercher des partenaires industriels de haut niveau dans toutes les activités connexes. Nous nous sommes séparés de notre filiale hôtelière, définitivement. C’était pourtant une filiale bien tenue et qui rapportait. (…) Nous avons déjà entamé un processus d’externalisation de notre maintenance auprès du groupe Air France, et nous sommes en train de rechercher des partenaires pour notre société de Catering », confie-t-il à Hichem Ben Yaïche.
Driss Benhima affirme que la situation géographique du Maroc est déjà un atout. Et pour cela, RAM envisage d’utiliser les mêmes avions pour les destinations européennes le jour et vers les destinations africaines la nuit. « Il s’agit de moyens courriers. Premier avantage : les prix. Ils sont très concurrentiels par rapport à ceux de nos confrères européens. Deuxième avantage, la taille des avions. Ils sont plus petits que ceux de nos concurrents aériens. Nous pouvons donc nous permettre une fréquence de rotation plus importante », explique le Pdg qui reconnait que cette option de travailler la nuit est plus difficile à manier.
Des partenariats avec des compagnies aériennes africaines ne sont pas au programme de la Ram. « Nous avons essayé des partenariats… mais cela nous a couté très cher ! L’expérience d’Air Sénégal International a laissé des séquelles économiques et financières graves. Nous avons perdu de l’argent au Sénégal. Pire, cet acte de coopération Sud-Sud n’a pas laissé de bons souvenirs y compris au Sénégal. Nous sommes donc aujourd’hui dans une phase de timidité par rapport à toute forme d’implantation locale », indique-t-il.
Pour Driss Benhima, l’Afrique n’est pas un continent où l’aérien souffre des problèmes de croissance. « Elle souffre plutôt de contraintes administratives pour sa croissance », pense-t-il. Toutefois, la Ram entend développer son offre de destinations qui se situe actuellement à 30 en Afrique.
Selon African Business, la Ram compte actuellement 1,2 million de passagers vers l’Afrique sur un total de 6,5 millions de passagers. Le journal La Vie Eco indiquait en juillet 2012 que la compagnie avait redressé ses comptes après deux années de crise. « Le chiffre d’affaires dépasse, lui, de 5,7% l’objectif du contrat programme puisqu’il s’est établi à 7,65 milliards de DH. Par rapport à juin 2011, le volume d’affaires est en quasi-stagnation (-0,6%) », écrivait La Vie Eco.
Beaugas-Orain Djoyum