Les espèces tropicales ne sont pas menacées que par la déforestation ou la pollution, mais aussi par des petites balles jaunes…
Serres d'Auteuil : 10 000 plantes tropicales
Construites à la fin du XIXe siècle, les Serres d’Auteuil forment un ensemble exceptionnel de plusieurs serres regroupant 10.000 plantes tropicales, dont certaines en voie d’extinction. C’est aussi un lieu de calme et de promenade pour les flâneurs, un oasis de verdure au bord de Paris, à la Porte d’Auteuil. Tout irait pour le mieux si elles n’étaient dans le viseur de la Fédération Française de Tennis (FFT) : en effet, le stade de Roland-Garros se trouve juste à côté, et il cherche à s’agrandir…
Roland-Garros veut un stade couvert de 5 000 places
Avec ses 8,5 hectares, Roland-Garros fait petit joueur par rapport aux autres tournois du Grand Schelem (Wimbledon, US Open, Open d’Australie) qui évoluent entre 18 et 20 hectares. La meilleure solution consisterait à s’éloigner de Paris (Versailles est candidat, et bien d’autres villes) afin de construire un ensemble de même stature. Mais non, la FFT veut absolument rester à Paris, et construire un stade couvert de 5.000 places en empiétant largement sur les serres voisines. Des serres seraient rasées, l’ordonnancement du jardin détruit, la vue gâchée. A terme, l’existence même des serres seraient remises en cause.
Un nouveau passage en force de Manuel Valls
La Maire de Paris, Anne Hidalgo, n’a pas de majorité au conseil municipal pour faire passer ce projet puisque les écologistes et l’opposition sont d’accord pour étudier un projet alternatif qui passerait par la couverture de l’A13, qui longe les cours de tennis. Elle qui défend tellement la démocratie participative a pourtant décidé de passer outre.
Coup de tonnerre le 3 juin, Manuel Valls décide de signer le permis d’extension de Roland-Garros sur les Serres d’Auteuil. Un passage en force, comme pour la réforme du collège. Depuis les associations de défense sont vent debout et envisagent tous les recours juridiques. La pétition qu’elles ont mise en ligne a déjà recueillie plus de 75.000 signatures, un chiffre impressionnant. La bataille est loin d’être terminée.