Quand les valeurs de forte croissance – notamment les valeurs technologiques- ont fortement chuté à partir de début mars, de nombreux observateurs nous ont appelés pour commenter "l’éclatement d’une nouvelle bulle tech". Nous avions soutenu alors que la comparaison avec 2000, certes médiatique, n'avait pas de sens et que le juge de paix serait l'évolution de leurs cours quelques mois après. Six mois après le début de la correction, qu'en est-il ?
Pour y répondre, nous avons retenu cinq valeurs technologies de l'information, toutes emblématiques car au coeur de fortes ruptures technologiques. Elles vont de la plus grosse, Amazon (153 Md$), aux plus petites, Concur technologies (7 Md$) et ServiceNow (9 Md$), en passant par LinkedIn (26 Md$) ou encore Salesforce.com (36 Md$).
Leur cours a baissé en trois phases, pour se stabiliser fin avril, début mai, avec des chutes allant de -28% à -47% pour LinkedIn qui a commencé sa baisse en novembre 2013. Il n’en fallait pas plus pour que ce phénomène soit qualifié d‘éclatement de bulle.
Nous pensons que la vraie définition d'une bulle est le nombre de mois pour retrouver le plus haut précédent. Ainsi, le Nasdaq 100 (technologies de l'information, biotechnologie et autres) et le S&P 500 Infotech (pures technologies de l'information) sont toujours en retrait, quatorze ans après, de respectivement 15% et 32% par rapport à leurs sommets de mars 2000 – mars 2000 qui était – pour le coup – une vraie bulle !
Revenons à nos valeurs…
Si leurs valorisations restent en dessous des pics précédents – 6 mois après, elles ont déjà repris au minimum plus de la moitié de ce qu’elles avaient perdu. La performance depuis le début de l’année est déjà revenue en territoire positif pour trois d'entre elles.
Regardez : LinkedIn -3%, Salesforce.com : +6%, Service Now +11%, Concur Technologies +23% et Amazon (-17%). Amazon est pénalisée par ses résultats du second trimestre tandis que Concur Technologies fait l'objet d'une offre d'acquisition de SAP.
Nous ne sommes donc pas loin de la performance de l’indice américain S&P 500 sur la même période : +9,9%. Une performance qui pouvait être améliorée en écrêtant pendant la hausse et renforçant quand tout le monde paniquait.
Et il ne s'agit là que de performances 2014. Il faudrait en effet ajouter les performances antérieures. Malgré la baisse récente, LinkedIn a par exemple progressé de 369% depuis son introduction en bourse en mai 2011 – à comparer à +58% pour le S&P 500 sur la même période.
La panique n'est pas toujours bonne conseillère, surtout quand il s'agit de sociétés bien gérées qui ont la chance d'être positionnées au cœur d’un mouvement disruptif structurel.
Chiffres arrêtés au 19/9/2014