Mésentente, enquêtes judiciaires… L'air était devenu irrespirable à la tête d'Airbus. Tom Enders et son numéro 2, Fabrice Brégier, ont décidé de quitter le navire alors que l'avionneur européen engrange les commandes.
Tom Enders, nommé en 2012 à la tête d'Airbus, a connu une relation difficile avec Fabrice Brégier, numéro 2 de l'entreprise et un historique du groupe. La direction s'est encore plus enfoncée dans la crise à partir de 2016, sous le poids de plusieurs enquêtes judiciaires et le départ à la retraite de John Leahy, le « super commercial » du groupe. Son successeur ne prend plus ses ordres que de Tom Enders. Les enquêtes en cours proviennent d'Allemagne et d'Autriche d'une part, où la justice tente de démêler une affaire de ventes d'Eurofighter. Le nom de Tom Enders apparaît dans le dossier.
Enquêtes et parfum de corruption
D'autre part, en France et au Royaume-Uni, le Parquet national financier et le Serious fraud office enquêtent sur des irrégularités. Là aussi, la tête d'Airbus est visée… La crise couvait donc depuis plusieurs années, et elle connait son épilogue : dans un communiqué, l'entreprise annonce le départ de Fabrice Brégier en février prochain, il sera remplacé par Guillaume Faury, le directeur général d'Airbus Helicopters. Quant à Tom Enders, il quittera son fauteuil en avril 2019 à la fin de son mandat.
Carnet de commandes plein
Airbus se donne l'année prochaine pour trouver la perle rare, en interne comme en externe, pour prendre les rênes du groupe industriel. Ces départs se réalisent alors que l'entreprise est en pleine forme : le carnet de commandes est plein avec 950 milliards d'euros d'avions à produire et à livrer. Au nez et à la barbe de Boeing, la compagnie américaine Delta Airlines a tout récemment commandé 100 A321neo pour un montant de 12,7 milliards de dollars au prix catalogue.