Le projet de loi sur l’économie sociale et solidaire (ESS) a été adopté en première lecture au Sénat le 7 novembre dernier. L’occasion de s’interroger sur cette nouvelle conception de la richesse.
«Les entreprises de l’économie sociale et solidaire (ESS) sont plus robustes que leurs concurrentes de l’économie classique », a affirmé Benoît Hamon ce matin. La loi qu’il porte, qui devrait être promulguée courant 2014, va permettre à l’économie sociale et solidaire (ESS) de « changer d’échelle », a assuré le ministre chargé de l’ESS et de la Consommation.
Philippe Frémeaux, délégué général de l’Idies, et Florence Jany-Catrice, professeure à l’université de Lille 1, ont remis aujourd’hui au ministre délégué auprès du ministère de l’Economie et des Finances le rapport intitulé « L’évaluation de l’apport de l’ESS ».
Evaluer l'utilité sociale
Cette « autre vision de l’économie » doit aller de pair avec la « création d’autres indicateurs de richesse », a insisté Philippe Frémeaux avant de rappeler que le PIB était obsolète en matière d’économie sociale et solidaire. Florence Jany-Catrice a renchéri : « il faut trouver une manière d’évaluer l’utilité sociale. » Pour cela, « il est nécessaire de définir les modalités de production d’un tel jugement de valeur. » « Monétariser les avantages sociaux », c'est-à-dire inventer un prix qui n’existe pas, est « éthiquement discutable » pour la spécialiste. Pour crée ce nouvel indicateur, il faut alors se lancer dans « des expérimentations artisanales ».
« Comment évaluer en euros sonnants et trébuchants l’impact social des activités de l’ESS ? » C’est la question que s’est posée Benoît Hamon ce matin. Pour répondre à cette interrogation, « on a besoin de co-construire, avec les collectivités, les entreprises, et les acteurs de l’économie sociale et solidaire. » Une « petite révolution mentale » pour le gouvernement, a-t-il convenu.