Juha Sipilä, le Premier ministre finlandais, a annoncé lors de son discours de politique générale sa volonté d'expérimenter dans son pays le revenu de base. Une allocation universelle sans conditions ni contreparties qui remplacerait tous les autres aides .
La fin du chômage ?
A vrai dire, on ne peut pas parler de chômage si travailler est un choix. Et c'est ce que le revenu de base implique. Il s'agit d'un dispositif qui permet à chacun de disposer d'un revenu minimal, quels que soient les aléas de la vie professionnelle. Ainsi, la Finlande souhaite prodiguer ce revenu universel tous les mois pour tous et pour chacun, sans contrepartie. Libre ensuite à tout le monde de compléter en travaillant. Cette aide supprime toutes les autres. Fini les allocations chômage, aides au logements, pensions de retraite.
La Finlande veut être le précurseur du revenu de base en Europe. Le Premier ministre souhaite voir la concrétisation de cette idée économique ancienne et qui bouscule les clivages politiques. Les écologistes militent pour 440 €, l'alliance de gauche pour 620 € et les libéraux pour une fourchette entre 850 et 1 000 €.
Une idée qui émerge timidement
Ailleurs en Europe, l'idée fait aussi son chemin. La ville d'Utrecht, en Hollande, va tenter l'expérience à une petite échelle en janvier 2016. La Suisse va lancer un référendum d'initiative populaire sur le sujet l'année prochaine, comme cela est inscrit dans le programme du parti d'extrême-gauche Podemos.
En France, c'est l'Aquitaine qui se penche sur la question. La région prévoit de financer une étude de faisabilité de la mise en place d'un « RSA inconditionnel » d'un montant de 514 € pour un adulte seul dans ses départements les plus pauvres ; la Gironde, la Dordogne et le Lot-et-Garonne.
En début d'année, un sondage Ifop révélait que 16 % des personnes interrogées se disent "tout à fait favorables" à la mesure, tandis que 44 % se prononcent "plutôt favorables". C'est 15 % de plus que lors du sondage à ce même sujet effectué en 2012. Les sympathisants de gauche réservent au revenu de base l'accueil le plus favorable (75 %). À droite, le projet est soutenu par plus de 50 % des personnes interrogées.