Ils sont 16 millions en France, et jusqu’à présent, les hausses d’impôts successives les ont plutôt épargnés, alors que les actifs trinquent. Les retraités vivent-ils pour autant comme des pachas ? Pas vraiment. Le journal Les Echos a mené l’enquête.
D’abord, le niveau de vie médian des retraités est inférieur à celui des actifs : ils « gagnent » 19 100 euros par an (selon les chiffres de l’Insee, en 2010), contre 21 500 pour les salariés et 22 300 pour les indépendants. Le fossé n’est certes pas immense. Mais le revenu disponible des ménages âgés de 65 à 74 ans est lui aussi inférieur à celui des quinquas, des quarantenaires et des trentenaires. En outre, le changement du mode de calcul des pensions opéré ces dernières années a réduit en moyenne de 10% à 18% leur montant.
En revanche, l’enquête précise que la situation des personnes âgées françaises est meilleure que celle de leurs homologues étrangers. En termes de taux de pauvreté, de revenu comparé à l'ensemble de la population, d’inégalités et d'espérance de vie, ils jouissent même de la situation la plus favorable d'Europe, ex aequo avec les Pays-Bas, le Luxembourg ou la Hongrie. Et loin devant l'Allemagne, qui n'arrive qu'au 19ème rang. En France, "seuls" 10% des seniors sont considérés comme pauvres, alors que 14% de l'ensemble de la population vit sous le seuil de pauvreté.
Le gouvernement de Jean-Marc Ayrault vient d’instaurer une nouvelle taxe, certes modeste, pour faire participer les seniors à l’effort collectif. Le 1er avril prochain, les retraites seront soumises à un prélèvement de 0,3%, qui contribuera à financer l’aide aux personnes âgées dépendantes. Comme l’a calculé Les Echos, pour une pension de 1 200 euros, les retraités verseront donc 4 euros par mois. Et encore pas tous, puisque la moitié des seniors ne paient pas d’impôts, leurs revenus étant insuffisants. Pas de quoi abolir les privilèges... supposés !