Le ministre de l’Économie fustige un capitalisme d’un « autre temps » et promet de réguler les retraites chapeaux via une ordonnance dans la loi Pacte.
Les « retraites chapeaux » versées par les entreprises à leurs dirigeants font l’actualité ces derniers jours, avec Tom Enders pour lequel Airbus va verser une retraite de 1,3 million d’euros par an, à laquelle s’ajoute une clause de non concurrence de 3,2 millions d’euros et 7,3 millions d’actions. Renault a de son côté renoncé au versement de la retraite chapeau de Carlos Ghosn (770 000 euros par an). Ces annonces ont suscité l’émoi des actionnaires et alimenté la controverse sur les rémunérations des dirigeants des grandes entreprises.
Plafonnement des retraites chapeaux
Bruno Le Maire veut y mettre bon ordre. Ce jeudi, le ministre de l’Économie a annoncé sur BFMTV son intention de ramener les retraites chapeaux à un maximum de 30% du salaire des dirigeants. « Cette disposition deviendra une disposition législative, sera inscrite dans la loi puisque visiblement ces gens ne veulent pas comprendre. Ce sera dans les prochaines semaines sur la base d’une ordonnance aussi prévue dans la loi Pacte ». Le plafonnement actuel est de 45% du salaire, mais « ce n’est pas contraignant », déplore-t-il.
Des pratiques régulées
Les bonnes pratiques ne « suffisent pas », regrette l’hôte de Bercy, qui s’élève contre un capitalisme « d’un autre temps ». Ce n’est pas tout : Bruno Le Maire prévoit également d’en finir avec le cumul d’une retraite chapeau avec une clause de non concurrence : également : « à partir du moment où vous partez à la retraite, c’est que vous partez à la retraite et n’allez pas aller travailler chez un concurrent. Donc je ne vois pas comment on peut cumuler une "retraite chapeau" et une clause de non-concurrence ».