Un quart des faillites en France s'explique par des retards de paiement. La France se positionne comme une championne en la matière.
Deux entreprises sur trois règlent leurs fournisseurs hors délai
En cinq ans, la Médiation interentreprises a bien tenté d'améliorer les choses. Elle intervient à l'amiable et dans le cadre d'un processus confidentiel, entre clients et fournisseurs. Sur le millier d'actions menées l'année dernière, plus d'un quart concernaient des retards de paiement.
Pour avoir une vue d'ensemble sur l'amélioration de cette problématique au fil des années, la Médiation va désormais publier un indicateur trimestriel des retards de paiement des 120 plus grandes entreprises françaises. Le Figaro a révélé les premières conclusions de cet indicateur : les retards de paiement restent un réel problème.
La France mauvaise élève
Neuf grandes entreprises sur dix sont régulièrement en retard de paiement, contre quatre sur dix en Allemagne et huit sur dix à l'échelle européenne.
Les entreprises françaises sont championnes toutes catégories, même dans les petits retards de paiement (inférieurs à 15 jours). Aujourd'hui, le retard moyen est de 13 jours, contre un peu plus de 6 jours en Allemagne, mais plus de 17 jours en Espagne et autour de 15 jours en Grande-Bretagne. Le problème, c'est qu'un seul jour de retard de paiement équivaut à 1 milliard d'euros de trésorerie en moins pour les entreprises concernées.
Les récentes annonces du gouvernement changeront peut-être la tendance. Les mauvais payeurs sont en effet désormais sous le coup d'amendes administratives et les plus récalcitrants (passibles de plus de 75.000 euros d'amendes) pourront figurer sur une liste noire. Quant aux commissaires aux comptes, ils doivent attester dans le cadre de la loi Hamon des délais de paiement de leurs clients.