Les économies avancées ont réduit leur consommation de matières premières et amélioré la gestion de leurs déchets, mais elles devraient faire davantage pour concevoir et produire des biens qui consomment moins de ressources naturelles et génèrent moins de déchets, selon un nouveau rapport de l’OCDE.
Dans les pays du Groupe des sept, la consommation de ressources s’est stabilisée depuis 1980 malgré la croissance économique, mais la consommation par habitant reste supérieure d’environ 60 % à la moyenne mondiale. Avec la montée en flèche de la demande dans les pays émergents et en développement, et le rapide accroissement démographique, la consommation mondiale de ressources pourrait doubler d’ici à 2050 et exercer ainsi d’importantes pressions sur l’environnement.
Les Policy Guidance on Resource Efficiency (seulement disponible en anglais), présentées aujourd’hui aux ministres de l’Environnement des pays du G7 à Toyama (Japon), appellent les gouvernements à appliquer des politiques améliorant la gestion des ressources sur l’ensemble du cycle de vie des produits, ainsi qu’à les mettre en phase avec celles en vigueur dans les domaines de l’innovation, l’investissement et les échanges commerciaux. Elles préconisent également une harmonisation accrue de l’information environnementale et de l’éco-étiquetage pour faire progresser l’efficacité d’utilisation des ressources.
« Notre objectif est de mettre en place une économie circulaire qui préserve la valeur des produits et des matières premières le plus longtemps possible et réduise la production de déchets au minimum. Le défi consiste à accroître la création de valeur avec moins de ressources naturelles », a déclaré le Secrétaire général adjoint de l’OCDE, M. Rintaro Tamaki. « La clé réside avant tout dans les décisions prises par les pouvoirs publics au niveau national, mais notre rapport met aussi en lumière l’intérêt de la coopération internationale dans ce domaine. »
Le rapport de l’OCDE paraît en même temps que l’étude intitulée Resource Efficiency: Potential and Economic Implications (seulement disponible en anglais), dans laquelle le Panel international des ressources, organe scientifique hébergé par le Programme des Nations Unies pour l’environnement, constate que les politiques d’efficacité d’utilisation des ressources pourraient sensiblement atténuer la hausse de la consommation de matières d’ici à 2050. Les deux études ont été réalisées à la demande du G7, qui avait sollicité en 2015 des orientations pratiques pour l’efficacité d’utilisation des ressources.
Il en ressort que jusqu’à présent, les mesures qui ont été prises se sont davantage attachées à agir sur l’aval du cycle de vie des produits que sur l’amont. Ainsi, en aval, l’augmentation des taxes de mise en décharge a permis d’accroître la part des déchets recyclés ou valorisés pour produire de l’énergie. Mais en amont, il existe un manque cruel d’incitations favorisant la conception de produits plus respectueux de l’environnement ou de comportements de consommation plus écologiques. Le rapport donne des conseils pour élargir l’action des pouvoirs publics à l’intégralité du cycle de vie des produits.
Parmi ces recommandations figurent les suivantes :
· Renforcer et étendre les systèmes de responsabilité élargie des producteurs (déjà en place dans une majorité de pays de l’OCDE pour les équipements électroniques, les emballages, les pneus…), dans le cadre desquels les fabricants assument la responsabilité de la collecte et du traitement des produits hors d’usage.
· Mieux prendre en compte les questions d’efficacité d’utilisation des ressources dans les programmes de marchés publics.
· Encourager les partenariats entre les entreprises intervenant le long des chaînes de valeur, par exemple pour que les déchets des unes puissent devenir les matières premières des autres.
· Améliorer la collecte et l’analyse des données afin de pouvoir évaluer et perfectionner les politiques.
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