« Je ne suis au courant de rien en relation avec votre pays de vins formidables et de belles femmes ». Voilà la réponse lancée hier par Maurice Taylor, PDG de Titan, fabricant de pneus américain, quand Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif, a assuré que son entreprise avait fait une offre pour reprendre en partie Goodyear... Décidément, ces deux-là ont du mal à s'entendre !
333 emplois maintenus chez Goodyear... ou pas
En attendant, c'est le sort du site de Goodyear d'Amiens Nord qui est en suspens. Les 1 200 salariés qui risquent de perdre leur emploi si leur usine ne trouve pas de repreneurs n'ont d'ailleurs pas reçu d'offre.
D'après le ministre, l'offre concernerait l'activité de pneus agricoles et porterait sur 333 emplois maintenus pendant quatre ans. Titan International serait même prêt à investir une centaine de millions de dollars dont 40 millions minimum sur le site. Ce n'est pas rien !
"The Grizz" est bel et bien intéressé par Goodyear
Même si plusieurs sources confirment l'existence d'une offre, on peine à croire que Titan soit toujours dans la course, étant donné la violence des propos qu'avait tenus son PDG, Maurice M. Taylor, surnommé « l'ours » (« The Grizz ») par les analystes de Wall Street pour sa fermeté absolue lors des négociations, en février dernier.
Il évoquait dans une lettre assez surréaliste des employés qui « touchent des salaires élevés mais ne travaillent que trois heures », et concluait ainsi : « Titan va acheter un fabricant de pneus chinois ou indien, payer moins d'un euro l'heure de salaire et exporter tous les pneus dont la France a besoin. Vous pouvez garder vos soi-disant ouvriers. Titan n'est pas intéressé par l'usine d'Amiens nord ».
En 2012, le groupe Titan avait proposé de reprendre plus de 500 salariés de l'usine Goodyear pour la fabrication de pneus agricoles. Le projet avait finalement capoté.