Qu'attendre de 2015 ? Après avoir annoncé que la « reprise était là » en juillet 2013 puis que l'" inversion" de la courbe du chômage s'amorçait, François Hollande s'est bien gardé cette fois-ci d'avancer la moindre prévision économique. Pour une fois, on ne peut que lui donner raison tant le "silence est d'or".
2014 vs 2015 : la copie conforme
Mais, il y a fort à parier que l'année prochaine sera la copie conforme de 2014 en matière économique.
S'il existe quelques faibles lueurs d'espoir comme la baisse de l'euro ou celle des prix du pétrole, elles ne suffiront en aucun cas à faire repartir la croissance française. Pour la première fois depuis 1945, la France a connu une croissance zéro pendant trois années consécutives. Il n'y a aucune raison objective pour qu'une quatrième année ne s'y ajoute pas et qu'en conséquence le chômage de masse continue d'augmenter.
L'absence de réformes de structure va continuer de se traduire par une croissance atone.
Tous les paramètres de la France sont d'ailleurs au rouge :
- Notre économie s'est coupée de la reprise mondiale qui s'est dessinée cette année et qui va s'affirmer en 2015
- Le chômage a poursuivi son envolée pour atteindre 11% de la population active alors que sa durée moyenne atteint 510 jours, témoignant de sa dureté
- Pour la troisième fois en deux ans, la France a dû supplier Bruxelles de bien vouloir accepter le report des échéances en matière de déficit : l'horizon des 3% est désormais pour... 2017 !
- Le choc fiscal et social d'environ 50 milliards d'euros sur les entreprises et sur les ménages a provoqué un découragement des acteurs économiques sans précédent avec une baisse du pouvoir d'achat ; un effondrement des marges et une atonie de l'investissement. Le désormais "fameux" pacte de responsabilité a clairement montré ses limites. Qu'il fallait être naïf ou de mauvaise foi pour en attendre un quelconque effet sur la croissance et l'emploi !
François Hollande ayant à plusieurs reprises proclamé qu'il voulait être jugé sur les résultats a au moins sur ce point convaincu les Français : les résultats étant calamiteux, il fait l'objet d'un rejet sans précédent qui devrait se traduire pour la gauche par la perte de nombreux départements et de la quasi-totalité des régions.
La débâcle économique va se poursuivre
La débâcle économique va donc se poursuivre avec le risque d'une perte totale de crédibilité de la France se traduisant par un retrait des créditeurs qui nous font encore aujourd'hui confiance. C'est donc l'enjeu de 2015 : jusqu'à quand les prêteurs étrangers de la France croiront-ils en sa parole ?
Tant que la politique actuelle du non-choix et de la négation de la réalité sera poursuivie et entretenue, le risque d'une déchéance économique sans précédent persistera.
Les recettes au mal français sont pourtant connues : comme en 1945, la priorité absolue doit être donnée à la production et à l'emploi, au recul de la sphère publique (Etat, collectivités locales et protection sociale) et à la réforme du système éducatif.
Le temps du compromis et des demi-mesures est désormais révolu : 2015 doit sonner celui de la réforme profonde et courageuse.