La SNCF peut souffler : le Premier ministre s'est engagé ce vendredi à reprendre une partie conséquente de la dette de l'entreprise publique. Mais cette opération ne risque-t-elle pas d'avoir un impact sur les comptes — et le déficit — publics ?
Le débat a été lancé par le rapporteur général du budget, Joël Giraud, qui dès hier faisait savoir que la reprise de la dette de la SNCF allait provoquer une hausse du déficit et compromettre les prévisions du gouvernement. Ce dernier a annoncé que le déficit serait de 0,9% du PIB en 2020, puis qu'il y aurait un excédent à la fin du quinquennat de 0,3%. Si on ajoute la dette de la SNCF, les chiffres s'alourdissent : respectivement 1,9% et déficit de 0,1% en 2022. Edouard Philippe a annoncé la reprise de 25 milliards en 2020, et 10 milliards en 2022.
Contradictions et controverse
Le ministère de l'Économie n'a cependant pas tardé à contredire le rapporteur général. Bercy estime qu'il est impossible de se prononcer sur l'impact de la reprise de la dette sur la trajectoire des finances publiques. Tout dépend en fait du traitement comptable qui sera fait de cette dette, et pour le déterminer l'Insee a commencé des discussions avec Eurostat. On en saura plus en fin d'année. Mais le ministère reconnait que cette reprise augmentait la nécessité de réduire la dette progressivement, et donc de réduire encore plus la dépense publique.
Dette publique
Ce samedi, Bruno Le Maire visitait le salon VivaTech à Paris. Il a expliqué que la reprise de la dette ne pèserait pas sur le déficit public. En revanche, elle aura nécessairement un impact sur la dette publique : ces 35 milliards s'ajoutent à la dette publique française. En revanche, il assure que cette reprise n'aura aucun impact sur le déficit.