Energies renouvelables : un savoir-faire français rentable

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Par Sébastien Denis Modifié le 29 novembre 2022 à 9h15
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@shutter - © Economie Matin
2 MILLIARDS ?2 milliards d'euros sont destinés, d'ici 2020, à des projets d'énergie renouvelable en Afrique.

A l'ère de la transition écologique et à l'heure de la COP21, pouvoir publics et investisseurs français accélèrent leurs efforts en matière d'énergies renouvelables pour se tourner vers un modèle de production décarboné. A l’intérieur, mais également au-delà de nos frontières.

Deux milliards d'euros en faveur des énergies renouvelables en Afrique

Début décembre, alors que les négociations climatiques battaient leur plein au Bourget, en banlieue parisienne, François Hollande a souhaité donner un coup de pouce au développement des énergies renouvelables en Afrique, à moyen et long termes. A la clé, la promesse par Paris d'une aide de 2 milliards d'euros d'ici 2020, qui relèveront essentiellement de prêts concessionnels. « Ce ne sont pas les projets qui manquent », a déclaré le chef de l'État à l'issue d'un tour de table des chantiers à l'étude dans plusieurs pays d'Afrique. Entre autres, le Kenya envisage de lancer une ferme éolienne de plus de 100 mégawatts ; le Mali, quant à lui, planche sur un barrage de 42 mégawatts sur le fleuve Niger.

Au total, ces projets représentent une puissance installée de 10 gigawatts et un investissement de 10 milliards d'euros d'ici 2020. Ce faisant, la France pourrait apporter sa contribution à hauteur de 20%. Considérées comme viables sur le plan économique, ces opérations pourront bénéficier de financements via des prêts à taux préférentiels. Les projets financés par la France s'inscriront dans le cadre de l'Initiative africaine sur les énergies renouvelables portée par l'Union africaine. Ils permettront d'encourager l'usage de sources d'énergie propres, telle que l'éolien, le solaire, l'hydroélectricité ou la géothermie, et ce en fonction de potentiel de chaque pays.

François Hollande a salué « une concrétisation de la conférence sur le climat », rappelant que l'électrification de l'Afrique constituait une priorité. A ce jour, en effet, deux tiers de la population africaine, soit 650 millions de personnes, ne dispose toujours pas d'accès à l'électricité.

En France, l'heure des grands projets et de la compétitivité a sonné

Outre une aide financière au développement de projets liés aux énergies renouvelables, la France pourra exporter son savoir-faire en la matière. L'an dernier, les capacités installées ont atteint, dans l'Hexagone, le seuil de 5 gigawatts pour l'énergie solaire et de 8,5 gigawatts pour l'éolien – sans compter plusieurs gigawatts en projet, notamment dans le secteur de l'éolien offshore.

EDF, le premier énergéticien du pays, poursuit son développement, en France comme à l'international. Sa filiale spécialisée dans les énergies renouvelables, EDF Énergies Nouvelles, a ainsi récemment passé le cap des 1 gigawatt de puissance éolienne installée en France. D'ici 2030, le groupe vise 50 gigawatts de puissance installée en énergies renouvelables dans le monde. Pour ce faire, il compte investir entre 2 et 2,5 milliards d'euros chaque année.

Ses capacités énergétiques et financières permettent à l’électricien tricolore de nouer des partenariats importants pour développer ces énergies renouvelables. Récemment, EDF a signé avec le leader mondial de l’assurance Axa, un partenariat de fourniture d’électricité 100 % verte : pour chaque mégawattheure consommé, une quantité équivalente d’électricité « propre » sera produite dans l’Hexagone par EDF.

« Les acteurs français ont un vrai savoir-faire est sont très compétitifs », reconnaît Xavier Barbaro, PDG de Neoen, qui a inauguré au début du mois de décembre la plus grande centrale solaire photovoltaïque d'Europe à Cestas, aux environs de Bordeaux. Avec une électricité vendue à EDF à 105 euros le mégawattheure pour une durée de vingt ans, l'installation figure parmi les plus rentables de France et fait figure de vitrine à l'échelle internationale, et notamment auprès de pays africains. « Elle a été visitée par des délégations du Mozambique, de l'Australie, de Chine, d'Égypte, etc. », assure M. Barbaro. L'an prochain, la COP22 se déroulera... au Maroc. De quoi présager une coopération davantage renforcée entre la France et l'Afrique dans les énergies renouvelables ?

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Conseiller énergétique, Sébastien Denis réalise des diagnostiques de performance énergétique auprès de particuliers et de professionnels, et participe à l'élaboration de stratégies durables pour ses clients.

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