Carlos Ghosn pourrait bien s’inviter dans les débats durant les deux tours de l’élection présidentielle en France. Durant la réunion annuelle des actionnaires qui devrait se tenir fin avril, ces derniers vont en effet décider de la rémunération annuelle du grand patron.
On se rappelle combien la réunion annuelle de 2016 avait été houleuse. L’État, premier actionnaire du groupe automobile, avait opposé son véto à la rémunération de Carlos Ghosn qui se montait à 7,2 millions d’euros. Mais le conseil d’administration a décidé de passer outre, ce qui a poussé le gouvernement à passer la la loi Sapin sur la transparence, la lutte contre la corruption et la modernisation de la vie économique.
Un vote décisif
En vertu de ce texte, la décision des actionnaires devra être suivie par le conseil d’administration, alors qu’actuellement leur avis n’est que consultatif. Mais pour cela, il faudra attendre 2018 ; pour l’année prochaine, les actionnaires n’auront leur mot à dire que sur le calcul de la rémunération, pas sur le salaire en lui-même…
Controverse à venir
La polémique risque donc d’être à nouveau vive sur les actionnaires, État en tête, continuent de s’opposer à la rémunération de Carlos Ghosn. En attendant, ce dernier — qui cumule aussi les casquettes de patron de Nissan et de Mitsubishi — prépare le terrain. Dans une interview à Reuters, il explique que la rémunération des grands patrons reflétait « une logique d'entreprise liée à la compétition mondiale ».