Faut-il renationaliser EDF ? Bien évidemment oui, tout en sachant qu’EDF est encore nationalisée puisque l’entreprise appartient à l’Etat encore à 85 % !
L’enjeu ici est un enjeu de cohérence et de stratégie sur le long terme.
Nous sommes engagés dans une transition énergétique qui se veut « décarbonée ».
Je ne débattrai pas ici et maintenant de la pertinence du critère de CO² retenu pour « sauver la planète ».
Il n’y a pour le moment qu’une seule source très efficace de production d’énergie c’est le nucléaire, et oui, c’est très dangereux donc je ne suis pas un nucléolâtre !
Mais notre économie c’est de l’énergie.
Les éoliennes c’est bien mais nous allons avoir du mal à recharger nos voitures électriques avec !
Le problème c’est que l’on ne va pas laisser des sociétés privées investir dans le nucléaire, ce serait compliqué dans tous les sens du terme. Une grande infrastructure énergétique relève évidemment du pouvoir régalien et du collectif national.
De la même manière, il va falloir s’extraire des règles européennes actuelles qui sont absurdes et indexent le prix de l’électricité nucléaire sur les prix… du gaz !
Absurde.
« Nous étudions les options, sereinement […] et nous aurons l’occasion, lorsque le moment sera venu, de prendre nos décisions. Mais il va de soi qu’à partir du moment où on ouvre une nouvelle ère dans l’histoire d’EDF […], nous allons, nous l’Etat, comme nous l’avons toujours dit, vous accompagner, nous serons là et nous allons décider ensemble quelle est la meilleure solution », souligne le ministre. Le gouvernement, surtout n’écarte pas le scénario de la nationalisation d’EDF.
Quant au projet de réforme du groupe, baptisé « Hercule », qui devait réorganiser l’entreprise autour de deux pôles : un 100 % public avec le nucléaire et les barrages (EDF Bleu); l’autre, coté en Bourse comprenant les énergies renouvelables et les réseaux (EDF Vert), il devrait être totalement abandonné, car fournir de l’électricité à la population dans les années qui viennent est l’équivalent de fournir du pain à manger il y a quelques siècles.
Nous ne pouvons plus vivre sans énergie.
Faire de l’idéologie même européiste sur l’énergie serait le pire des services à rendre à l’Europe et aux différents pays.
Il est urgent de laisser les Etats piloter aussi bien leurs politiques énergétiques que leurs coopérations.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.