La rémunération des grands patrons a de nouveau fait la une de l’actualité ces dernières semaines. Carlos Ghosn, qui a obtenu 7,2 millions d’euros pour l’exercice 2015 de Renault, est au cœur de la polémique, le conseil d’administration étant passé outre la décision de l’assemblée générale des actionnaires.
Le vote des actionnaires en ce qui concerne la rémunération n’est que consultatif : le conseil d’administration a tout pouvoir d’en décider autrement. Sauf que dans le cas de Renault, l’État — qui détient 20% du capital de l’entreprise — avait aussi voté contre cette rémunération (ainsi qu’au conseil d’administration). Emmanuel Macron avait menacé le patronat de légiférer si Renault se contentait du statu-quo.
L’exigence morale du patronat
François Hollande a repris la balle au bond. Au micro d’Europe 1, le président de la République a déclaré que le patronat devait avoir une « exigence morale » pour limiter la rémunération des chefs d’entreprise. Actuellement, ces derniers sont liés à un code de bonne gouvernance édicté par le Medef, mais l’autorégulation montre ses limites.
Une loi pour donner plus de pouvoir aux actionnaires
« Si rien n’est fait du côté patronal », a menacé le chef de l’État, ce sera « à la loi d'intervenir pour des règles plus simples, plus claires ». Et cela passera par des pouvoirs supplémentaires accordés aux assemblées générales des actionnaires, au détriment des conseils d’administration. Dans ce cadre, « toutes les décisions des assemblées générales seront immédiatement exécutoires » et elles ne pourront être défaites par les conseils d’administration. À bon entendeur…