L’Argentine menacée de devoir rembourser ses dettes… À des financiers qui ne lui avaient pas prêté !

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 26 août 2013 à 5h42

La question remboursement par l’Etat argentin de ses créanciers, feuilleton judiciaire qui dure depuis des années, vient de subir un nouveau rebondissement : l’Etat de New York a condamné en appel l’Argentine à rembourser en intégralité les fonds d’investissement NML Capital et Aurelius Capital.

Mais l’Argentine ne compte pas se soumettre à cette décision.

Rembourser à qui a racheté ses dettes

En 2001 l’Argentine déclarait le défaut pour sa dette de 95 milliards de dollars. Un choc au niveau économique qui a eu des répercussions dans toute la planète mais surtout auprès des fonds d’investissement qui étaient ses créanciers. Depuis, c’est la bataille judiciaire.

Deux plans de restructuration et remboursement ont été votés, respectivement en 2005 et 2010, lors desquels 91% des créanciers de l’Etat argentin ont accepté de ne récupérer qu’entre 25% et 29% de leur dû. Mais les 9% restants mènent une guerre sans merci au pays d'Amérique du Sud.

Deux fonds en particulier, spécialisés dans le rachat de dettes, n’ont pas vu les choses sous cet angle et ont traîné l’Etat en justice : NML Capital et Aurelius Capital. Ils réclament tous deux le paiement en intégralité de 1,5 milliard de dollars de créances.

Après avoir gagné devant la justice américaine en octobre 2012, voilà que la décision a été confirmée en appel par le tribunal de l’Etat de New York le 23 août 2013. Une décision qui le gouvernement argentin n’est pas prêt d’accepter.

L’Argentine fait de la résistance

Les décisions de justice américaines ne semblent pas toucher le gouvernement argentin qui, via son ministre des Finances Herman Lorenzino, a maintenu sa position et a déclaré que le remboursement des dettes se ferait selon les modalités décidées en 2005 et 2010. Pas question donc de payer l’intégralité de 1,5 milliard d’euros.

D’autant plus que la justice américaine a décidé que l’Argentine devait rembourser en priorité ces deux fonds d’investissement à hauteur de 1,33 milliard d’euros avant de pouvoir rembourser ses autres créanciers, ce qui freinerait les projets budgétaires du pays.

Mais ainsi faisant, selon les autorités argentines, le pays retournerait dans la même situation de 2001 lorsque, justement, il avait déclaré le défaut entraînant une crise économique sans précédents.

Le cas argentin aura-t-il une conséquence pour la Grèce ?

Si l’Argentine nous paraît géographiquement loin, la décision de justice américaine pourrait avoir une conséquence sur un pays de l’Union Européenne qui est dans une situation économique similaire : la Grèce. Mais le feuilleton judiciaire n’est pas encore terminé.

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Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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