Les attentes et les besoins de l’individu et de l’entreprise varient sans cesse au cours du temps et encore plus dans cette période de fortes instabilités. La donne est faussée. Des nouvelles habitudes ont été prises : télétravail, vidéo, réunions virtuelles, décalages horaires, chômage partiel, etc… Chacune et chacun ont dû accepter d’endosser ces nouveaux comportements.
Une accumulation incessante de remises en cause
Depuis plus de 3 ans la situation au travail a été fortement perturbé par des évènements aux conséquences planétaires. La France et l’Union européenne en ont particulièrement souffert et ce n’est peut-être qu’un début. Un retour à une situation moins précaire n’est pas programmable. Successivement, nous avons subi une crise sanitaire due à la Covid 19, un affaiblissement de l’activité, une reprise difficile, freinée par une forte inflation, la guerre en Ukraine avec des sanctions économiques « boomerang », une importante crise de l’énergie sur fond d’un réchauffement climatique et d’écologie. A nouveau une tendance à un ralentissement lié à une augmentation significative des taux d’emprunt, sans oser parler des tergiversations politiques dans toute l’Union européenne.
Un patrimoine humain à préserver
Pour préserver le patrimoine humain de l’entreprise, ce qui est plus facile pour du personnel qualifié est un véritable problème pour le personnel sans formation. A titre d’exemple, on constate que des centaines de milliers d’emplois ne sont pas pourvus aujourd’hui. On a dévalorisé le travail manuel. Le statut d’employé est dégradé. Il n’y pas qu’une question de salaire, il y a aussi une question de reconnaissance et d’image. La formation associée ne peut pas être un simple palliatif non diplômant par rapport à un métier utile, destinée trop souvent à calibrer le nombre de chômeurs répertoriés !
La nouvelle identité culturelle et les aspirations des individus dans un contexte de crises privilégient sans équivoque l’autonomie et l’initiative. Ce qui n’affecte en rien l’esprit d’équipe. Cette évolution d’appréciation des mentalités, associée à une volonté déclarée et à un profond changement d’attitude de la classe dirigeante, doit être une véritable révolution. Ceci signifie un réel retour aux sources et aux valeurs fondamentales de l’entreprise. C’est d’un patrimoine à préserver qu’il s’agit. La contribution élémentaire qui s’attache à ce patrimoine ne doit pas se limiter au seul aspect des relations humaines. Celles-ci sont toujours empreintes, dans l’esprit de beaucoup de responsables, du nécessaire soupçon de démagogie rassurante, mais qui demeurent sans intérêt pour la marche des affaires.
Les crises se multiplieront. La stabilité ne sera retrouvée qu’avec une prise en compte de l’humain en faisant preuve de discernement dans l’action. Faut-il encore en avoir conscience.