Relation écoles-entreprises : vers un écosystème d’innovation apprenante

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Par Christelle Pradier Publié le 11 avril 2018 à 5h00
France Grandes Ecoles Entreprises Relations
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2,6 millionsPlus de 2,6 millions d'élèves étaient inscrit en enseignement supérieur entre 2016 et 2017 en France.

L’évolution rapide des technologies est source d’incertitude pour les entreprises, mais aussi pour les écoles ou les universités.

Face à un marché de l’emploi tendu, ces dernières doivent accélérer leur ouverture à la réalité des entreprises pour optimiser les chances d’insertion professionnelle de leurs étudiants. Comment transformer cette collaboration en un écosystème d’innovation apprenante, mutuellement bénéfique ?

Les nouveaux usages digitaux ont introduit un autre paradigme : celui de la transformation permanente. Il est impossible de savoir quels métiers changeront demain et comment. Ce paradigme, révolutionnaire, fait de la formation initiale et de l’employabilité à long terme, les deux piliers de la réussite professionnelle à l’ère digitale. Dès lors, les destins des entreprises et des écoles sont liés de manière inextricable.

De nouveaux besoins et de nouveaux profils attendus

« Avant », entreprises et écoles portaient souvent les unes sur les autres un regard indifférent… voire méfiant. Les premières étaient soupçonnées de menacer les savoirs fondamentaux et de dicter leur agenda capitaliste et les autres de former des jeunes totalement déconnectés de la réalité professionnelle quotidienne. Ces deux mondes se parlaient peu, sauf lors d’événements institutionnalisés où les interactions étaient réduites à des mondanités. La transformation digitale au sein des entreprises a généré une transformation des modes d’organisation et de travail. Aussi les entreprises sont-elles désormais à la recherche de nouvelles compétences et de profils sachant apprendre, adaptables et curieux, qui sauront contribuer à la réussite de projets innovants.

Les écoles : d’une stratégie de marque à une stratégie d’efficacité professionnelle

Vous souvenez-vous du temps où les étudiants faisaient leurs « humanités » ? C’est une époque révolue, puisque les années d’étude ont aujourd’hui vocation à former les jeunes gens à devenir des salariés (ou des entrepreneurs) qui sauront s’adapter au monde du travail et à ses multiples incarnations. Devant la réalité économique, le monde académique a fait évoluer ses positions et a entrepris de revoir le contenu des formations pour y intégrer des mises en situation issues de la vie professionnelle. De leur côté, les étudiants ont contribué à ces changements en accordant peu à peu leur préférence aux établissements offrant les meilleures garanties en matière d’insertion professionnelle. Dans un contexte où le financement est au cœur de toutes les préoccupations, les dirigeants de ces écoles sont devenus, quant à eux, de véritables patrons. Ils ont développé des partenariats avec des entreprises qui se sont révélés de plus en plus fructueux pour la réputation de leur institution et pour l’insertion professionnelle des étudiants. Avec de nouveaux contenus, de nouvelles méthodes pédagogiques et une nécessaire ouverture internationale, l’innovation et la mondialisation sont aussi devenues leur réalité.

L’alternance : le trait d’union des 2 mondes

La multiplication des périodes d’alternance est également en train de changer la donne. Par la qualité de leur expérience, les alternants ont acquis une très grande valeur sur le marché du travail. Ils ont la chance unique d’avoir participé, pendant une, deux ou trois années, à un véritable projet en entreprise, leur conférant une double casquette de salarié-étudiant. Le cursus académique, loin d’être déconnecté, est d’ailleurs totalement complémentaire de cet apprentissage. Détail non négligeable, l’alternance étant rémunérée, elle attire des étudiants parfois défavorisés qui, sans cela, ne pourraient pas suivre de longues études… facteur qui favorise ainsi la mixité sociale, dopant les bénéfices de ce système.

Le numérique : un écosystème d’innovation apprenante

L’école s’inscrit progressivement dans un écosystème économique plus large, composé de start-ups, de laboratoires, de pépinières ou d’incubateurs, le tout sous l’ombrelle bienveillante de partenaires publicss ou privés. Les étudiants sont totalement intégrés dans cette dynamique d’innovation permanente. Ils sont d’ailleurs souvent accompagnés dans le lancement de leur propre start-up. Et les écoles finissent par se prendre au jeu, de plus en plus motivées par la réussite de projets concrets, sponsorisés, et autour desquels il y a une véritable émulation. Les projets ainsi développés deviennent la plus belle vitrine de leur savoir-faire.

L’avenir : les nouveaux outils de formation digitale

Les innovations digitales sont un ferment majeur de cette collaboration transformante. Le digital learning, les MOOCs, les conférences TED, les tutoriels de tout genre, sont autant d’outils accessibles à distance. Ces innovations impactent les écoles et l’entreprise en permettant d’enrichir les compétences en amont et les parcours professionnels en aval. Elles ouvrent ainsi des opportunités de collaboration uniques, au sein d’un écosystème d’innovation apprenante sans précédent.

On le comprend bien, la frontière autrefois bien marquée entre l’entreprise et le monde académique a définitivement disparu. Tout comme le rayonnement d’un établissement supérieur se mesure à la réussite professionnelle de ses diplômés, l’attractivité d’une entreprise est le fruit de sa vocation à poursuivre la dynamique d’apprentissage continu.

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Christelle Pradier est Directrice du Recrutement chez Sopra Steria.

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