Quelle relance de l’économie après la crise sanitaire COVID19 ?

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Par Jean-François Faure Publié le 29 mai 2020 à 4h43
Coronavirus Covid19
@shutter - © Economie Matin
10%La TVA dans la restauration est maintenue à 10%.

Cette crise nous a obligés à revenir à l’essentiel. Elle nous a aussi révélé la vérité des prix pour des services ou des produits essentiels. Si on veut que le « monde d’après » soit vraiment différent du monde d’avant alors, il faut accompagner ce changement.

Pour une TVA et une monnaie de refondation

Ce virus nous questionne sur nos comportements d’humains, notre rapport à la consommation et au temps. Le coronavirus COVID 19 a réussi à mettre l’activité de la planète tout entière en pause. Depuis des années, les scientifiques nous alertaient sur les incidences à plus ou moins long terme de notre comportement sur notre Terre mais rien n’y faisait. En quelques jours, un virus microscopique a permis au trou dans la couche d’ozone de se résorber, à la pollution de diminuer et même à certains animaux de réapparaître.

Promouvoir l’essentiel, taxer le superflu

Est-ce que la consommation va repartir “comme avant” ? Les chinois, à peine “déconfinés” se sont précipités dans les boutiques de luxe et les concessionnaires automobiles. En France, dès le 11 mai, on se pressait dans les rues commerçantes. D’autant qu’avec la crise économique qui s’annonce, les prix des denrées essentielles vont augmenter. On l’a vu avec les masques. Il y aura une nouvelle fracture sociale, provoquée par le COVID 19.

L’Etat dans son rôle de régulateur doit permettre d’éviter l’accès à la production à bas coût en provenance d’Asie tout en évitant une flambée des prix. Pour cela, il a un outil puissant à sa disposition la fiscalité et la maîtrise de certains prix.

Pour une TVA de refondation

Pour cela, on adapte le modèle de la TVA sociale dont l’objet était de rectifier le déséquilibre de prix entre deux produits en raison du dumping social pratiqué par certains pays. Cette taxe de refondation est fléchée sur les produits non essentiels ou qui ont fait 3 fois le tour de la planète avant d’atterrir dans les rayons de nos centres commerciaux. Ceux dont l’obsolescence programmée est courte ; les liaisons aériennes courte distance taxées plus fortement que le train, etc.

A contrario, les produits locaux ou respectueux des normes environnementales bénéficient d’une TVA réduite voire nulle. Ces producteurs nationaux paient moins de charges sociales. Le principe est de maintenir des prix acceptables tout en acceptant la réalité des coûts de production.

Vers une transparence des prix

On a vu avec des marques de « producteurs » que le consommateur était prêt à payer plus cher un produit (comme un litre de lait) s’il est convaincu de la justesse, de la justice plutôt, du prix. Comment sont réparties les parts des différents intervenants : producteur, distributeur, intermédiaires ? Autre besoin, connaître la vérité de la conception du produit. Est-il fabriqué ou assemblé prêt de chez moi ? D’où viennent les matières premières ?

L’exemple des masques fabriqués par des couturières est très parlant. On a vu cet objet devenir « essentiel » puisqu’il peut nous sauver la vie ou permettre la reprise de l’économie. On a aussi beaucoup entendu des personnes s’étonner du prix (plusieurs euros) de vente de ses masques « faits main ». Certains élus ont même eu le culot de demander à ces petites mains de travailler bénévolement en offrant leur production. Dépassant là le principe des fondateurs du libéralisme économique (Smith, Ricardo) qui fait que les travailleurs essentiels ne doivent pas être trop payés pour pouvoir bénéficier à tous le monde. C’est ainsi que celles (surtout des femmes) qui sont en première ligne aujourd’hui, sont en bas de l’échelle des salaires.

Avec un contrôle de certains prix

Si la TVA sociale n’a pas été adoptée par la France, alors qu’elle est utilisée en Allemagne, c’est que ses opposants craignaient une augmentation automatique des prix. Ce qui, selon eux, aurait été une vraie contrainte pour les petits revenus. N’est-ce pas le rôle d’un Etat de permettre à tous les citoyens de bénéficier de l’essentiel ? On le fait déjà avec l’énergie, l’eau, la santé, pourquoi ne pas conditionner les avantages fiscaux ou sociaux des entreprises à la transparence sur les marges, raisonnables, sur certains produits indispensables ou de première nécessité ; on pense aujourd’hui au gel hydroalcoolique ou aux masques jetables. Les prix des masques en grande distribution ou en pharmacie est aujourd'hui encadré. Le Maroc, dont la bonne gestion de cette crise sanitaire est louée a même subventionné les masques jetables pour permettre à tous d’en acheter en supermarché.

La création d’une monnaie complémentaire de refondation

Aujourd’hui, le gouvernement, pour maintenir l’économie à flot, déverse des centaines de millions d’euros sous forme de prêts garantis, de subventions directes ou de chômage partiel. Les français vont-ils durablement se précipiter dans les boutiques de luxe ou dans les grandes enseignes qui vendent des produits « à bas coût » arrivés d’Asie dans des containers ? Et si c’est le cas, finalement, rien n’aura changé, simplement une pause de deux mois. Pour diriger ces fonds vers une économie essentielle, il est nécessaire de proposer un moyen de paiement complémentaire à nos euros qui fonctionne uniquement pour certains achats ou activités. Agilité et pragmatisme. C’est par exemple le cas des titres restaurant. Le gouvernement a proposé d’augmenter le plafond de ces chèques financés en partie par les entreprises pour permettre de faire ses courses quand les restaurants sont fermés. Autre illustration avec le chèque réparation de 50 euros pour remettre en état son vélo chez un professionnel. C’est l’Etat qui versera directement la somme au réparateur. Un bon moyen de pousser les gens à utiliser leur vélo pour éviter les transports en commun et aider un secteur artisanal.

Les principes d’une monnaie complémentaire de refondation sont posés ! On peut aller plus loin en multipliant les usages vers les circuits courts (agriculture locale), les services de réparation ou bien encore le tourisme de proximité.

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Jean-François Faure est le président d'AuCOFFRE.com. Il a fondé ce service en ligne de placement en or physique avec garde en coffres car l'or physique est pour lui le meilleur produit d'épargne pour sécuriser son patrimoine. Il a publié un livre intitulé L'or, un placement qui (r)assure pour guider les épargnants. Véritable militant, Jean-François Faure a créé et promeut le label Clean Extraction afin de développer une exploitation aurifère respectueuse de l'environnement et des hommes.

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