Si la percée du FN est "historique" lors de ce premier tour des élections régionales de 2016 (le parti de Marine Le Pen arrive en tête avec 30% des suffrages, le deuxième tour va être une autre paire de manches pour l'extrême-droite. Selon les premiers sondages diffusés au lendemain de l'élection le FN ne devrait pas obtenir de régions.
Au deuxième tour les Français feront barrage
Tout le monde, ce lundi 7 décembre 2015, annonce le FN comme "premier parti de France" à cause des résultats des élections régionales de ce 6 décembre 2015. Mais la réalité est toute autre : c'est l'abstention, qui a frôlé les 50%, qui est le "premier parti de France". Et cette donnée va jouer en défaveur du Front National. Le FN ne représente en effet que 30% des 50% de votants du premier tour soit... 15% du nombre total d'inscrits sur les listes électorales en France.
Un sondage mené par Odoxa pour "Le Parisien-Aujourd'hui en France" dévoile qu'au deuxième tour le FN n'obtiendrait que 41% des suffrages, contre 59% pour la droite (coalition Les Républicains-UDI-MoDem) en cas de duel. 36% des interrogés n'ont toutefois pas donné leur intention de vote.
Mais la tendance est toujours la même : le FN arrive en tête au premier tour mais ne passe pas le second.
Même aux triangulaires le FN n'est pas sûr de gagner
En cas de duel la situation du FN est compliquée ce qui met dans l'embarras Marine Le Pen et Marion Maréchal-Le Pen : les listes PS se sont retirées dans le Nord et en PACA laissant le champ libre à un Front Républicain.
Mais même pour les autres candidats FN qui bénéficieraient d'une triangulaire c'est loin d'être gagné. Toujours selon le sondage Odoxa ce serait la droite qui arriverait en tête (35% des intentions de vote) devant la gauche (34%) et le FN (31%). Le score du FN n'évolue donc pas (même si 21% des interrogés n'ont pas donné leur intention de vote).
Pourquoi le FN ne peut pas gagner autant de régions qu'il l'espère ?
C'est une situation connue en France : les électeurs ne vont pas voter sauf lorsque c'est nécessaire. Ce fut le cas lors du duel historique Chirac-Le Pen en 2002. Ce qu'il se passe au premier tour est simple : tous les électeurs FN vont voter.
Les électeurs FN sont galvanisés : ils veulent la réussite de leur parti et donc se mobilisent massivement ; ils se mobilisent tous, même. Le FN n'a donc pas (ou très peu) de réserve de votes. C'est loin d'être le cas des sympathisants de gauche ou de droite : lassés de la politique de leurs élus ils ne désirent pas forcément les voir gagner.
Mais, paradoxalement, ils ne veulent pas forcément les voir perdre face au FN. Que la droite ou la gauche gagne, dans la tête des électeurs, c'est pareil. Mais que le FN gagne (et, de l'autre côté, les communistes) entraîne une prise de conscience et donc la mobilisation de certains abstentionnistes du premier tour pour faire barrage.