De quoi l’auto-entrepreneur est-il le nom ?

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Par Jonas Haddad Publié le 12 avril 2013 à 11h23

Une mesure plébiscitée par 3/ 4 des Français.
Une mesure qui a bénéficié à plusieurs millions de personnes depuis sa création.
Une mesure simple dans la jungle des complexités.
Une mesure qui permet à l'Etat de percevoir plusieurs milliards d'euros pour les finances publiques.
Une mesure choisie par la moitié des personnes qui veulent créer leur entreprise dans le contexte économique de crise et qui permet à la France de continuer à entreprendre.

Quelle autre mesure que l'auto-entrepreneur pouvait répondre aux préoccupations de nos dirigeants : créer de l'activité et redonner de l'espoir.
Après l'expérience des Pigeons qui aurait dû alerter le Gouvernement, le régime de l'auto-entrepreneur semblait sauvé.
Après le rapport favorable à son maintien de l'Inspection générale des finances et de l'Inspection générale des affaires sociales, les centaines de milliers d'auto-entrepreneurs pouvaient espérer.

Pierre Moscovici et Fleur Pellerin avaient d'ailleurs exprimé leur volonté de maintenir le régime en l'état.
Pourtant, une ministre certes encore peu connue mais qui devrait le devenir a décidé de se faire remarquer.

La grande question qui se pose à nous est : Pourquoi ?
Peuvent être évoquées pêle-mêle les revendications des artisans, critiquant une concurrence déloyale et un manque de formation ou encore les professions réglementées.

Si cet argument peut avoir de l'attrait pourquoi dans ce cas-là ne pas étendre le régime favorable de l'auto-entrepreneur à tous ?
C'est un réflexe socialiste : quand quelque chose permet de créer de la valeur économique, il faut le supprimer ou au moins le niveler par le bas.

La vision de Nicolas Sarkozy était opposée lors de sa campagne de 2012. Il considérait que si l'auto-entrepreneur suscitait l'envie grâce à sa réussite, il valait mieux l'étendre aux artisans plutôt que de le supprimer ou de le limiter.

Le Gouvernement actuel devra justifier auprès des retraités, des jeunes (plus de 300 000 auto-entrepreneurs de moins de 30 ans), des femmes, des néo-chômeurs pourquoi il limite leur possibilité de créer leur activité et de s'en sortir ?

Les Français jugeront sévèrement ce Gouvernement sur ses résultats mais aussi sur ses choix symboliques.
Si la justice promise par François Hollande, c'est la cascade d'accusations de son ministre du Budget et de son trésorier de campagne, deux piliers de son système.

Si le redressement économique promis par François Hollande, c'est de poser en marinière d'un côté et de l'autre supprimer un régime qui donnait de l'espoir et un revenu à des centaines de milliers de nos concitoyens, le Gouvernement ne pourra plus s'étonner d'autant d'impopularité.

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Jonas Haddad est avcat associé chez Alto Avocats.

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