Patrons et salariés : irréconciliables pour la majorité des Français

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Par Frédéric Latrobe Publié le 4 octobre 2012 à 18h12

L'affrontement entre patrons et salariés n'est pas prête de s'achever pour plus de la moitié des Français (62 %), selon le dernier sondage Tilder-LCI-OpinionWay en date de ce jeudi 4 octobre. On notera parmi eux une majorité de partisans de Marine Le Pen (76 %) et de Nicolas Sarkozy (71 %) lors de la dernière élection présidentielle.

Mais les trois enseignements à tirer de ces résultats sont les suivants. Tout d'abord, l’actualité nous donne à voir et à vivre un récit "émotionnel" de la crise qui exacerbe les antagonismes. Les images sont celles d’un côté de salariés prêts à tout pour défendre leurs emplois et de l’autre, d’entrepreneurs à qui ont fait le procès de défendre uniquement leurs propres intérêts ou ceux de leurs actionnaires. Les Français ne peuvent donc qu’imaginer des positions irréconciliables.

Ensuite les Français ne croient pas encore en la possibilité d’une démocratie sociale mâture et réformiste. Le discours réformateur de certains syndicats est devenu audible ces dernières années mais il n’est pas encore devenu crédible.

Enfin, le gouvernement est pour l’instant en échec sur la promesse de François Hollande : rassembler les Français et apaiser le dialogue sociale. Ce devait être aussi un changement par rapport à Nicolas Sarkozy.

L'autre question du sondage portait sur l'enjeu majeur des négociations qui s'ouvrent ce jour concernant la réforme du travail et la sécurité de l'emploi. Ici, c'est l'indécision qui prime pour les Français. Ils sont 52 % à estimer que l'heure est venue d'accorder plus de souplesse aux entreprises et donc au patronat. A l'inverser, 48 % d'entre eux estiment qu'il faudrait donner plus de sécurité aux salariés.

Le principal enseignement est que les entreprises s’en sortent bien. On aurait pu penser qu’elles allaient « payer » la multiplication des plans sociaux de ces derniers mois mais en réalité, les Français ont intégré leurs besoins d’adaptation à la crise. Le patronat a donc marqué des points dans l’opinion car cette position équilibrée des Français est finalement le résumé du concept de flexisécurité, cher à Laurence Parisot.

Le deuxième temps est maintenant de convaincre que souplesse et compétitivité sont intimement liées. C’est la deuxième bataille à conduire pour le patronat dans les prochaines semaines. Dans la bataille des mots, cela peut permettre d’éviter de parler de celui qui fâche : le "coût du travail".

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Ancien chef du service politique à BFM Radio, Frédéric Latrobe est aujourd'hui directeur associé chez Tilder, un des leaders du conseil en communication pour les Directions Générales des grandes entreprises.

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