Le plombier polonais, saison 2. La France, en proie à un chômage de masse, craint l'arrivée future de dizaines de milliers de travailleurs européens low-cost supplémentaires, qui coutent beaucoup moins cher qu'un salarié tricolore (le salaire minimum du pays d'accueil s'applique mais les charges sociales appliquées sont celles du pays d'origine).
La France veut plus de contrôles sur ces travailleurs détachés
C'est la raison pour laquelle le ministre du Travail, Michel sapin, entend se battre, aux côtés de certains de ses partenaires européens de l'ouest, lors du Sommet européen des affaires sociales qui doit se tenir aujourd'hui.
Son objectif : encadrer le « détachement » de ces salariés européens envoyés en mission temporaire par leur employeur dans un autre pays de l'Union, alors que leur statut est en passe d'être réformé. Il est en effet question de clarifier leurs conditions d'emploi, de mieux les informer et de les protéger davantage. Bref, de leur octroyer de nouveaux droits et ce faisant, d'encourager leur venue.
Mais la France, qui craint notamment des fraudes accrues, veut que des contrôles puissent être régulièrement effectués sur ces travailleurs détachés.
Aux yeux de la France, c'est de la concurrence déloyale
Les autorités françaises n'ont guère envie qu'une PME puisse s'offrir les services d'un comptable lituanien, d'un balayeur ukrainien ou d'un cuisinier croate à des prix largement inférieurs que son homologue français... Elles parlent d'une concurrence déloyale, de dumping social.
Le problème, c'est qu'évidemment, l'Europe de l'Est –rejointe par le Royaume-Uni et l'Irlande, qui militent pour la libre circulation des travailleurs- a bien envie de pouvoir envoyer ses travailleurs à l'ouest pour qu'ils s'enrichissent (et reviennent potentiellement investir ensuite au pays). D'où la division de l'Europe en deux blocs aux intérêts disjoints.