Ne dites plus : « t’as combien sur ton compte en banque » mais « t’as combien sur ton compte pénibilité ? »

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Par Laure De Charette Modifié le 7 janvier 2014 à 8h31

En novembre 2013, les sénateurs avaient pourtant rejeté la création d'un compte pénibilité. Mais en décembre, la réforme des retraites promise pendant la campagne par François Hollande, intégrant ce dispositif, a finalement été définitivement adoptée par le Parlement.

Une retraite à points pour les salariés qui exercent un métier "pénible"

Résultat, ce fameux « compte de prévention de la pénibilité », s'il était approuvé par toutes les parties, pourrait entrer en vigueur dès le 1er janvier 2015.

Le principe est simple : les salariés exerçant un travail jugé « pénible » (travail de nuit, températures extrêmes, bruit, etc.... encore faut-il arriver à définir les critères précis d'un travail pénible) accumuleront tout au long de leur vie active des points sur ce compte : un point par trimestre d'exposition à un facteur de pénibilité, deux points en cas d'expositions multiples.

Cela leur permettra in fine, selon leur âge, soit de se reconvertir à un métier non pénible via une formation, soit de travailler à temps partiel soit, surtout, de partir plus tôt à la retraite, dès 59 ans.

Le dispositif est limité à 100 points, soit 25 ans de travail dans des conditions pénibles, afin d'encourager les employés à changer de voie, avant qu'il ne soit potentiellement trop tard pour leur santé et leur capacité de travail.

Environ 300 000 personnes devraient à terme utiliser ce compte.

Le coût de ce dispositif est estimé à 500 millions d'euros par an en 2020, 2,5 milliards d'euros par an en 2040, financé notamment par les entreprises.

Aider le salarié fragilisé avant qu'il ne soit trop tard

Actuellement, un salarié ne bénéficie d'une retraite anticipée qu'après avoir souffert de son métier pénible. En effet depuis le 1er juillet 2011, les salariés du privé ayant eu une carrière pénible peuvent partir en retraite dès 60 ans, avec une pension à taux plein, mais à condition de prouver qu'ils ont un taux d'incapacité permanente de 10% ou 20% selon les cas. En réalité, très peu de gens (moins de 4 000) ont profité de ce dispositif en 2012. Là, l'idée est de leur permettre de se réorienter ou de lever le pied avant qu'il ne soit trop tard...

Quant aux retraites en général, il est impératif de modifier le système actuel car malgré les réformes déjà engagées sous les mandatures précédentes, le déficit du régime général devait frôler les 8 milliards d'euros d'ici 2020. En 2012, 13,2 millions de personnes touchaient une retraite du régime général, soit une hausse de 1% par rapport à l'année précédente. Et le montant des pensions versées a augmenté de 4% en l'espace d'une génération. A ce rythme-là, on comprend mieux pourquoi les déficits se creusent !

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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