Alors que ce vendredi 24 janvier 2020 la grève contre la réforme des retraites se poursuit en France, avec le retour d’actions dans le domaine des transports, notamment à la SNCF et la RATP, voilà que des révélations du Parisien, des Echos et de France Inter risquent fort de renforcer la grogne ambiante. Le système prévu par les équipes d’Emmanuel Macron a en effet un problème majeur…
Fin de la cotisation des très hauts salaires
Le projet de réforme des retraites prévoit l’instauration théorique d’un système universel qui est, à force de concessions, quasiment aussi complexe que le précédent. De nombreux corps de métier ont en effet obtenu gain de cause auprès du gouvernement.
Mais là, ce n’est pas une branche qui sonne l’alerte : c’est l’Agirc-Arrco, la caisse de retraite complémentaire des salariés du privé, notamment des cadres. Les médias français ont pu obtenir une copie d’une note qui signale que le système prévu par Emmanuel Macron va poser un grave problème de financement… alors que c’est justement pour résoudre les déficits que le gouvernement veut faire cette réforme.
La raison ? Les très hauts salaires vont payer différemment : la cotisation vieillesse est supprimée pour les salaires au-delà de 120.000 euros par an. Or, cette cotisation était une véritable source de revenus pour l’Agirc-Arrco.
Macron supprime la cotisation… et c’est l’État qui va payer
Selon la note consultée par Les Echos, Le Parisien et France Info, l’Agirc-Arrco estime à 4,2 milliards d’euros par an la perte nette pour le régime de la suppression de cette cotisation payée par seulement 300.000 personnes gagnant toutes plus de 10.000 euros par mois. La période concernée par cette perte annuelle serait de 2025 à 2040 soit un total de 15 ans… ou 63 milliards d’euros.
Petite compensation : la création d’une cotisation de solidarité de 2,81 %. La perte serait alors baissée à 3,7 milliards d’euros par an pendant 15 ans, selon les calculs de la caisse de retraites, soit 55,5 milliards d’euros.
Et ce n’est pas fini, l’Agirc-Arrco se pose également la question du paiement des très hautes retraites : encore 3,7 milliards d’euros par an sur 15 ans, soit 55,5 milliards d’euros, dont le financement n’est pas assuré ou, a minima, pas clair.
Si l’État paye, c’est vous qui payez
On l’a bien compris, l’Agirc-Arrco s’inquiète pour les très hautes retraites et estime à plus de 110 milliards d’euros le financement manquant ou non précisé. L’État va donc devoir prendre le relais et compenser.
Or l’État, ce sont les Français qui le financent, par leurs impôts. Ce seront donc tous les Français qui se retrouveront à compenser la retraite des très hauts salaires (dont font partie le Président de la République et le Premier ministre qui gagnent plus de 12.000 euros nets par mois).