Les réformes des retraites ont ralenti leur rythme dans les pays de l’OCDE mais doivent se poursuivre

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Par OCDE Modifié le 5 décembre 2017 à 14h46
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10%10 % environ des Européens âgés de 60 à 69 ans cumulent emploi et retraite.

De nouvelles mesures s’imposent dans les pays de l’OCDE pour atténuer les effets du vieillissement démographique, du creusement des inégalités chez les seniors et de l’évolution de la nature du travail, selon un nouveau rapport de l’OCDE.

D’après le Panorama des pensions 2017, les dépenses publiques de retraite à l’échelle de l’OCDE ont augmenté de quelque 1.5 % du PIB depuis l’an 2000. En revanche, le rythme de croissance va nettement diminuer selon les projections.

Dans le même temps, les récentes réformes auront pour effet de diminuer le revenu de nombreux retraités de demain. Les gens vont vivre plus longtemps et, pour s’assurer une retraite correcte, ils devront retarder leur départ à la retraite.

« Face aux défis de la viabilité financière et de l’adéquation du niveau des retraites, les pays doivent encore faire preuve d’audace » a déclaré le Secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurría. « Le monde du travail est en pleine mutation ; il faut que les responsables politiques prennent ce phénomène en considération dans les décisions qu’ils prennent aujourd’hui et que personne ne soit laissé pour compte au moment de la retraite ».

Le taux net de remplacement assuré par les régimes de retraite obligatoires, au terme d’une carrière complète au niveau du salaire moyen pour un individu qui entre sur le marché du travail aujourd’hui, est de 63 %, en moyenne, dans les pays de l’OCDE, allant de 29 %, au Royaume-Uni, à 102 %, en Turquie. Celui des bas salaires lui est supérieur de 10 points de pourcentage en moyenne et va de moins de 40 %, au Mexique et en Pologne, à plus de 100 %, au Danemark, en Israël et aux Pays-Bas.

Ces deux dernières années, un tiers des pays de l’OCDE a modifié le niveau des cotisations, un autre tiers le montant des pensions servies à tous les groupes de retraités ou à certains seulement, et trois pays enfin ont voté de nouvelles mesures visant à repousser l’âge légal de la retraite. D’ici 2060, l’âge normal de départ doit reculer dans la moitié environ des pays de l’OCDE, de 1.5 an pour les hommes et d’environ 2 ans pour les femmes, en moyenne, pour s’établir juste en-dessous de 66 ans. L’âge futur de la retraite sera de 60 ans au Luxembourg, en Slovénie et en Turquie à 74 ans au Danemark, selon les dernières estimations.

Cela signifie que, dans l’ensemble, les individus passeront davantage de temps à la retraite comparativement à la durée de leur vie active. L’emploi des seniors devra se développer encore pour garantir une pension suffisante à de nombreux individus, selon le rapport.

L’édition 2017 du Panorama des pensions s’intéresse également aux moyens par lesquels les pays peuvent répondre aux demandes, toujours plus nombreuses, de flexibilité dans la manière de négocier son départ à la retraite. Un âge de départ fixé de façon stricte ne sert pas nécessairement l’intérêt général. À l’heure actuelle, seuls 10 % environ des Européens âgés de 60 à 69 ans cumulent emploi et retraite. Parmi ceux qui exercent encore une activité après 65 ans, la moitié travaille à temps partiel – une proportion stable depuis les années 1990. Plusieurs pays, dont l’Australie, la France, les Pays-Bas et la République tchèque, autorisent les dispositifs de retraite partielle anticipée.

Il existe des freins au cumul emploi-retraite après l’âge officiel de départ, à l’image du plafonnement des revenus d’activité en vigueur en Australie, en Corée, au Danemark, en Espagne, en Grèce, en Israël et au Japon. Les dispositifs de retraites flexibles se heurtent aussi à des obstacles qui sont étrangers aux systèmes de retraite, et qui sont dus en particulier à la discrimination des travailleurs âgés de la part employeurs ou au regard que la société porte sur l’emploi à temps partiel.

D’une manière générale, les conditions de départ des individus ayant accompli une carrière complète sont assouplies autour de l’âge normal de la retraite au Chili, en Estonie, en Italie, au Mexique, en Norvège, au Portugal, en République slovaque, en République tchèque et en Suède.

Les responsables politiques doivent faire en sorte que l’on trouve suffisamment d’avantages à reporter son départ à la retraite sans pour autant pénaliser à l’excès ceux qui anticipent ce départ de quelques années par rapport à l’âge normal. En Corée, en Estonie, en Islande, au Japon et au Portugal, les incitations financières à la poursuite d’une activité au-delà de cet âge normal sont importantes mais elles coûtent cher aux prestataires de retraites. Il conviendrait que la flexibilité soit subordonnée à l’équilibre financier des systèmes de retraite, et que le montant des pensions soit ainsi ajusté, sur le plan actuariel, en fonction de l’âge de départ dans le cadre d’une retraite « à la carte ».

L’édition 2017 du Panorama des pensions présente des indicateurs comparatifs sur les systèmes de retraite nationaux de 35 pays de l’OCDE, auxquels s’ajoutent l’Afrique du Sud, l’Arabie saoudite, l’Argentine, le Brésil, la Chine, la Fédération de Russie, l’Inde et l’Indonésie.

Des notes par pays sont disponibles pour l’Allemagne, l’Australie, le Canada, l’Espagne, les États-Unis, la France, l’Italie, le Japon, le Royaume-Uni et la Suisse.

Un récent rapport de l’OCDE sur la prévention des inégalités au moment de la vieillesse a par ailleurs été consacré à l’analyse des effets du creusement des inégalités et du vieillissement démographique. Il en ressort que les retraités de demain seront davantage menacés par les inégalités que ceux d’aujourd’hui et que, pour les générations nées depuis 1960, la manière de vivre la vieillesse va changer du tout au tout. Pour en savoir plus : https://oe.cd/pau2017.

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L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE, en anglais Organisation for Economic Co-operation and Development, OECD) est une organisation internationale d'études économiques, dont les pays membres - des pays développés pour la plupart - ont en commun un système de gouvernement démocratique et une économie de marché. Elle joue essentiellement un rôle d'assemblée consultative. L'OCDE a succédé à l'Organisation européenne de coopération économique (OECE) issue du Plan Marshall et de la Conférence des Seize (Conférence de coopération économique européenne) et qui a existé de 1948 à 1960. Son but était l'établissement d'une organisation permanente chargée en premier lieu d'assurer la mise en oeuvre d'un programme de relèvement commun (le plan Marshall), et, en particulier, d'en superviser la répartition. En 2010, l'OCDE compte 34 pays membres, regroupe plusieurs centaines d,experts dans ses centres de recherche à Paris (le siège est au Château de la Muette) et publie fréquemment des études économiques, analyses, prévisions et recommandations de politique économique et des statistiques, principalement concernant ses pays membres.

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