Syndicats et patronat au chevet de l’assurance-chômage endettée jusqu’au cou

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Par Laure De Charette Modifié le 23 mars 2023 à 9h56

Il faut sauver le soldat Unedic, pour trouver comment indemniser à l'avenir les personnes perdant leur emploi, tout en arrêtant de ruiner l'Etat. Le dernier round des négociations censées assurer la pérennité du système, très généreux en France, d'assurance-chômage, devrait avoir lieu aujourd'hui.

Des droits rechargeables pour les demandeurs d'emploi ?

Syndicats et patronat doivent se réunir une énième fois pour entériner des décisions. Il y a urgence : le déficit annuel de l'Unedic a atteint 4,1 milliards en 2013 !

Les discussions promettent d'être encore houleuses. Le principal cheval de bataille des syndicats est à présent l'instauration des fameux droits rechargeables pour les demandeurs d'emploi qui retrouvent un travail... avant de le reperdre une nouvelle fois.

Cette disposition était prévue dans l'accord sur la sécurisation de l'emploi signé il y a un an.

Objectif : inciter les chômeurs à reprendre un emploi, même temporaire ou mal payé, alors qu'aujourd'hui, ils ont parfois intérêt, sur le plan strictement financier, à ne pas se remettre au travail.

Les intermittents du spectacle dans le collimateur

L'autre sujet de tension, c'est le statut, trop privilégié et donc trop couteux aux yeux du Medef, qui rêve de le supprimer, des intermittents.

En 2012, la Cour des Comptes dénonçait dans son rapport annuel notamment la dérive du régime des intermittents du spectacle : ils sont 100 000, soit 3% des demandeurs d'emploi, mais couteraient 1 milliard d'euros (ils représenteraient donc à eux seuls un quart du déficit !).

Quelques chiffres pour rappel : actuellement, il suffit d'avoir travaillé 4 mois dans les 18 derniers mois, et de montrer que l'on recherche un nouveau poste pour percevoir un certain pourcentage de son ancien salaire -en moyenne 65%- pendant deux ans maximum.

Résultat, la protection sociale, qui intègre les allocations-chômage (ainsi que les pensions de retraite, les remboursements de maladie, les allocations familiales, le RSA et toutes les aides sociales) représente 41,4% des dépenses publiques.

Or le gouvernement veut réaliser des économies en la matière : le projet de loi de finances pour 2014 prévoit 0,3 milliard d'euros d'économie des discussions en cours.

Sachant qu'à règles inchangées, comme le rappelle la Cour des Comptes dans son rapport 2014, « les indemnités de chômage augmenteraient de 1,9 % en 2014, sur la base de la prévision d'évolution de l'emploi et du chômage retenue par le gouvernement ». On le répète : il y a donc urgence à réformer le système.

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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