Les mesures prises par de nombreux pays européens pour assainir leurs finances publiques commencent à porter leurs fruits, selon l'OCDE. Les économies de la zone euro qui accusaient d'importants déficits de la balance des paiements courants au lendemain de la crise sont désormais excédentaires. Les ratios dette au PIB se stabilisent et les tensions sur les marchés se sont atténuées.
Même si l'activité économique des pays européens redémarre lentement, ces pays sont confrontés à des défis de taille. Le chômage reste élevé et, dans certains pays, le chômage des jeunes a franchi la barre des 30 %.
Deux nouveaux rapports de l'OCDE – consacrés à la zone euro et à l'UE dans son ensemble – présentent les politiques indispensables pour conforter une croissance économique durable et s'attaquer au creusement des inégalités sociales en Europe.
« L'assainissement budgétaire a beaucoup progressé mais la dette publique de nombreux pays est encore trop élevée », a déclaré M. Angel Gurría, Secrétaire général de l'OCDE. « Il est indispensable de poursuivre le processus d'assainissement, sans toutefois perdre de vue la nécessité de soutenir une croissance inclusive et la création d'emplois. » Des réformes visant à renforcer le secteur bancaire, à consolider le marché unique et à stimuler les nouvelles sources de croissance dans une économie sobre en carbone sont également essentielles.
Présentant ces rapports à Bruxelles avec M. Joaquín Almunia, Vice‑président de la Commission européenne, M. Gurría a ajouté, « Il est également primordial de restaurer les flux de crédit et d'investissement. De ce fait, plus tôt les problèmes liés aux bilans des banques seront résolus, mieux ce sera. »
D'après l'Étude sur la zone euro, il conviendrait d'améliorer la méthodologie de pondération des actifs bancaires en fonction des risques et de la rendre plus transparente. Les auteurs de cette étude saluent la mise en place du mécanisme de supervision unique mais suggèrent, lors de l'évaluation des risques, d'accorder plus d'attention au « ratio de levier », qui rapporte les fonds propres des banques à leurs actifs non pondérés.
Parallèlement, l'intensification de la concurrence est indispensable pour promouvoir la mobilité sur le marché du travail et les marchés de produits, un facteur essentiel pour assurer la prospérité d'économies dynamiques.
Selon l'Étude économique consacrée à l'UE, plusieurs pays comme l'Espagne, la Grèce, l'Irlande et le Portugal ont considérablement progressé sur la voie des réformes structurelles nécessaires à la modernisation de leur économie.
Cela étant, toujours d'après cette étude, des mesures plus approfondies et plus amples sont indispensables en Europe. Des initiatives comme le Semestre européen et le programme Horizon 2020, destinées à favoriser la croissance et l'innovation, n'ont eu jusque‑là que des effets limités dans la mesure où les pays n'y ont guère adhéré et que les coûts de la réglementation sont élevés, précisent encore les auteurs de l'étude.
Pour redynamiser le marché unique, la directive européenne « services » doit aller encore plus loin, explique l'étude. En raison de la diversité des règles en vigueur dans les pays de l'UE, les entreprises ont du mal à s'adapter. La coopération entre les instances de réglementation nationales pourrait être renforcée et la mobilité de la main‑d'œuvre stimulée en développant les mécanismes de reconnaissance automatique des qualifications.
Les progrès vers une économie sobre en carbone devraient rester une priorité et l'UE devrait adopter un objectif d'émission ambitieux pour 2030. Il conviendrait d'éviter que l'objectif fixé pour les énergies renouvelables et les mécanismes de subvention créent des distorsions au sein du marché unique.