"Oui, clairement, le gouvernement a cédé au lobby du tabac" explique la députée PS de la Gironde et cancérologue Michèle Delaunay, dans une interview au Figaro. Pourquoi donc ? Car les députés ont voté en faveur d'un nouveau calcul des taxes sur les cigarettes en décembre dernier. Un cadeau accordé aux buralistes, et aux cigarettiers, selon certains.
Le prix du paquet de cigarettes n'a pas augmenté
Les députés (en fait, ils n'étaient que sept !) ont voté un amendement modifiant le calcul de la fiscalité des produits du tabac, comme l'explique un article du Figaro. Désormais, le paquet de 20 cigarettes qui coûte 6,50 euros va être taxé à 64,7 %, au lieu de 65,4 %, et le paquet de 20 cigarettes qui coûte 7 euros sera taxé à 63,6 %, au lieu de 64,3 %.
Première conséquence, le prix des paquets de cigarettes n'a pas augmenté de 30 centimes en janvier. Une première en cinq ans ! Mieux, le prix pourrait baisser à 6,20 euros les 20 cigarettes début mars. Réjouissance du côté des fumeurs.
Mais, car il y a un mais, ce nouveau système de taxation pourrait entraîner une baisse des rentrées fiscales d'au moins 70 millions d'euros en 2015. A l'heure où les caisses sont vides, cela parait ubuesque !
Un système "auquel même un agrégé de mathématiques ne comprend pas grand-chose"
D’après le secrétaire d'État au budget, Christian Eckert, qui a soutenu l’amendement, "le gouvernement veut plus de lisibilité. Il vous invite donc à fixer une fiscalité qui ne s'exprime plus en fonction des prix de l'année précédente (…) et auquel même un agrégé de mathématiques ne comprend pas grand-chose. Nous vous proposons de fixer strictement le même niveau de fiscalité en 2015 qu'en 2014".
Les buralistes se frottent les mains ! Pourtant, d'après le rapport annuel 2013 de la Cour des comptes, ils sont déjà chouchoutés par le gouvernement. Le montant total du soutien aux 28 000 buralistes de France s'est élevé à 2,6 milliards d'euros entre le 1er janvier 2004 et fin 2011, soit en moyenne un peu plus de 300 millions d'euros par an.