La réforme bancaire promise par François Hollande lors de sa campagne électorale arrive actuellement en discussion à l’Assemblée Nationale. Fruit d’un fantasme largement entretenu par le discours du Bourget de janvier 2012 (« mon ennemi n’a pas de nom ; mon ennemi n’a pas de visage ; mon ennemi c’est la finance »), la réforme bancaire relève plus du gadget démagogique que d’une réelle efficacité économique.
A un moment où les accords de Bâle III vont mécaniquement limiter la distribution du crédit en France et en Europe, ce texte risque à coup sûr de compliquer sérieusement le bon fonctionnement de l’économie française, déjà largement entravée par la multiplication, depuis le 6 mai dernier, de mesures négatives.
En voulant limiter la capacité des banques à intervenir sur les marchés, les socialistes vont en réalité limiter la capacité des entreprises à se financer sur le marché, auprès des investisseurs. La « tenue du marché » n’a pas pour objectif la spéculation mais bien l’accompagnement des entreprises auprès de financeurs extérieurs au monde bancaire. Sans ces financements, les entreprises ne pourront plus investir. Sans ces investissements, la croissance française reculera encore un peu plus pour atteindre le point de non-retour de la récession.
Voulant « surfer » sur la vague du rejet de la finance dans la population française, les socialistes vont une nouvelle fois agir contre ceux qu’ils prétendent protéger : moins de croissance c’est aussi moins de créations et plus de destructions d’emplois. L’enjeu n’est donc pas anodin et cette réforme couve en son sein un nouveau coup porté à notre économie. Réguler le système bancaire pour éviter les errements des années 2000 relève bien de la responsabilité de l’Etat.
Contraindre un système qui a fait ses preuves dans la capacité à se réformer et à servir l’économie réelle relève de l’irresponsabilité socialiste.