Les Poussins ont sondé leurs petits. D'après l'enquête que le mouvement des « Poussins », inspiré de celui des « Pigeons », a menée au sein de ses troupes, 40 % des auto-entrepreneurs, soit 360 000 personnes, déclarent qu'ils cesseraient leur activité si la réforme à laquelle songe le gouvernement, et qui doit être examinée en janvier par le Parlement, allait à son terme. De quoi s'agit-il ?
Imposer un chiffre d'affaires maximum au statut d'auto-entrepreneur
Il est question, non plus de limiter leur statut à une durée de deux ans, mais de limiter leur chiffre d'affaires à 19 000 euros et 47 500 euros par an (contre 32 600 euros actuellement pour les prestations de services ou pour les activités libérales ; et 81 500 euros pour une activité d'achat, revente, hébergement ; etc). Au-delà de ces seuils, les auto-entrepreneurs seraient obligés de passer à un statut d'entrepreneur classique, beaucoup moins flexible et avantageux sur un plan fiscal.
Un malaise au sein des auto-entrepreneurs de France
C'est la ministre de l'Artisanat, du Commerce et du Tourisme, Sylvia Pinel, qui mène cette tentative de réforme afin de protéger ses ouailles, qui s'estiment lésées par le statut d'auto-entrepreneur auquel elles ne peuvent prétendre. D'après les artisans, les auto-entrepreneurs leur font subir une concurrence déloyale.
Ce sondage a été mené sur les réseaux sociaux et auprès des 116 000 signataires de la pétition lancée il y a six mois sur la plate-forme Change.org. Reste donc à savoir si ses résultats sont crédibles. Quoi qu'il en soit, ces menaces et ces prévisions noires sont révélatrices d'un malaise au sein des entrepreneurs tricolores.
Le statut d'auto-entrepreneur remporte un vif succès depuis sa création en 2009. Près de 900 000 personnes ont pu grâce à lui créer leur propre entreprise, avec des résultats financiers souvent mitigés, parfois bien réels. A eux tous, ils ont généré 5 milliards d'euros de chiffre d'affaires.
D'après ce sondage peu académique, 67 % des autoentrepreneurs déclarent que l'autoentreprise est leur seule source de revenus, et que près de la moitié d'entre eux était au chômage (46 %) avant de monter leur boite. De quoi faire réfléchir...