Le mouvement ETHIC s’étonne de l’incongruité des mesures proposées par la ministre du travail qui s’est mis en tête de remettre à plat l’indemnisation des demandeurs d’emploi, en dépit des conséquences économiques de la crise sanitaire et sociale. La réforme devrait entrer en vigueur à l’été après un décret publié en mars.
On ne sait ce qui est le plus malvenu : la réforme elle-même ou son timing ? Est-ce le moment de pénaliser les chômeurs en diminuant leur revenu en pleine incertitude ?!
Trop facile de parier sur la reprise économique en conditionnant une partie de la réforme, comme l’entrée des chômeurs dans le régime d’indemnisation, à la bonne santé du marché du travail. Il s’agit d’un risque dangereux car que se passera-t-il s’il y a ensuite un nouveau retournement du marché du travail ? Et puis comme d’habitude, le tout est accompagné par des effets de seuil dans la digne tradition d’une complexité technocratique navrante : délais, calcul de plancher, clause de retour à meilleures fortunes, indexation sur promesses d’embauches sur une certaine période, etc. De quoi créer incompréhension et sentiment d’injustice.
En résumé 22% de revenu en moins en moyenne pour 850000 personnes (source : Unédic).
Par ailleurs, la taxation des contrats courts, dont la mise en place n’est, elle, pas liée à la conjoncture, est une punition implicite pour les PME en particulier, qui n’ont souvent actuellement d’autre choix pour recruter étant donnée l’absence de visibilité.
C’est un projet de réforme vraiment néfaste puisqu’il nuit à tout le monde ! Même à l’État qui n’en tirera très peu de profit et un maximum de critiques !