Il faut une réforme ambitieuse de l’apprentissage

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Par Jean-Pierre Crouzet Modifié le 19 septembre 2014 à 6h41

Dans la perspective des Assises de l'apprentissage du 19 septembre, l'UPA rappelle que le premier levier de développement de l'apprentissage se trouve dans les entreprises de moins de 50 salariés qui forment 81% (voir chiffres ci-dessous) des apprentis du pays et qui sont malheureusement en train de se désengager (-8% début 2013, -14% début 2014).

Aujourd'hui 25% des contrats sont rompus au cours de la première année. L'apprenti perçoit cette rupture comme un échec personnel et l'entreprise est pénalisée financièrement.

Ainsi, il est indispensable de sécuriser l'employeur et l'apprenti si l'on veut arrêter la chute des contrats d'apprentissage.

L'UPA préconise une réforme du contrat d'apprentissage qui, tout en restant un contrat de travail, permette au jeune de changer d'orientation en cours d'apprentissage et autorise une rupture à l'amiable entre les deux parties.

Par ailleurs, il conviendra de remettre à plat l'accompagnement financier des entreprises qui forment des apprentis. La politique consistant à supprimer en 2013 une mesure de soutien (indemnité compensatrice forfaitaire) aux entreprises de plus de 10 salariés, et à créer en 2014 une nouvelle incitation financière pour toute embauche d'un premier apprenti, manque pour le moins de cohérence.

Plutôt que de multiplier des mesures limitées et peu lisibles (crédit d'impôt réservé à la première année de contrat, prime d'apprentissage limitée aux moins de 11 salariés et aux employeurs d'un premier apprenti) l'UPA demande une mesure de soutien unique, applicable à tous les contrats d'apprentissage sans limite de durée, et d'un niveau suffisant pour compenser l'investissement en temps et en argent consacré par l'entreprise pour former l'apprenti. Pourquoi l'Etat ne consentirait pas cet effort pour un mode de formation qu'il promeut et qui a fait la preuve de son efficacité, et qui aujourd'hui est moins soutenu que les contrats aidés ?

Autre nécessité pour atteindre à terme les 500.000 apprentis : réformer le système de l'orientation. L'orientation doit devenir un droit permettant à chacun de construire son parcours de formation et de qualification de manière choisie et en ayant connaissance du marché du travail par métier et par territoire.

L'UPA poursuivra sa réflexion au-delà de la journée de mobilisation pour l'apprentissage dans le but de faire émerger de nouvelles réponses au « LAB 2014 » qu'elle organise le 23 octobre à Paris.

MEMO :

54% des apprentis sont formés dans une entreprise de moins de 10 salariés
81% des apprentis sont formés dans une entreprise de moins de 50 salariés
13% des apprentis sont formés dans une entreprise de plus de 100 salariés

Source : CEREQ 2012

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Jean-Pierre Crouzet est Président de l’UPA, de la CGAD, Président de la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie française -CNBF-, membre du Comité Economique et Social Européen, membre du Conseil Economique, Social et Environnemental. Originaire de Charente Maritime, il est aujourd’hui à la tête d’une entreprise de Boulangerie Pâtisserie à Fontaine Lès Dijon. Après avoir été formé à son métier par l’apprentissage de 1957 à 1960, Jean-Pierre Crouzet a été ouvrier boulanger, avant d’acquérir en 1965 sa première affaire dans la commune de LE DORAT (Haute Vienne) qu’il a exploitée jusqu’en 1971. Installé ensuite à NIORT en 1972, pour créer « l’Epi Niortais », il a commencé à s'investir dans l'activité syndicale en 1979. Depuis 2012, Jean-Pierre Crouzet est co-gérant de la SARL « Le Pain de Fontaine » à Fontaine Lès Dijon (21).

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