La proposition française de refonte du marché de l'énergie européen visant à faire baisser les prix ne rencontre pas l'unanimité des autres pays, dont l'Allemagne et l'Italie. Les régulateurs de l'énergie européens estiment aussi que c'est une mauvaise idée.
Les prix de l'énergie en Europe se basent sur l'unité d'énergie la plus chère. En l'occurrence, c'est le gaz qui tire les prix vers le haut, pour toutes les énergies y compris l'électricité nucléaire pourtant très abordable. C'est la raison pour laquelle la France plaide pour une refonte du marché, qui permettrait de baisser les prix pour les consommateurs. Paris peut compter sur le soutien de Madrid, mais l'Allemagne et l'Italie s'y opposent. Une opposition renforcée avec l'avis de l'Agence européenne des régulateurs de l'Énergie (Acer), estimant que ce changement serait une mauvaise idée.
Un système efficace et sûr
L'Acer explique que le système actuel a bien servi les intérêts de l'Union ces trente dernières années. Il garantit en effet un approvisionnement en électricité « efficace et sûr » dans des conditions de marché relativement normales. Et il n'empêche pas des États de s'approvisionner ailleurs en fonction des besoins, comme ça a été le cas pour la France et la Belgique alors que certaines centrales nucléaires étaient en panne. Toutefois, les régulateurs conviennent que le mécanisme est mal adapté pour faire face aux situations d'urgence.
D'autres mesures sont possibles
C'est pourquoi l'Acer suggère plusieurs dispositifs pour soulager le pouvoir d'achat mal en point actuellement. Il serait ainsi possible de taxer temporairement les surprofits des énergéticiens, de chercher d'autres sources d'approvisionnement pour le gaz que celui provenant de la Russie, d'augmenter les investissements dans les énergies renouvelables, ou encore d'améliorer l'efficacité énergétique.