Référendum en Ecosse: quel impact sur les marchés ?

Stephanie Haerts
Par Stéphanie Haerts Publié le 18 septembre 2014 à 2h10

Le 18 septembre 2014, l'Ecosse votera son indépendance. Les écossais veulent principalement en découdre avec le système économique et la politique libérale actuels. Si le pays parvient à s'émanciper du Royaume-Uni, une période de turbulences s'annonce sur les marchés financiers et particulièrement sur la Livre Sterling.

La question va être clairement imprimée sur environ 4,2 milions de bulletins: «L'Écosse doit-elle être un pays indépendant? ». Si le oui l'emporte, l'Ecosse pourrait obtenir son indépendance le 24 mars 2016. Toutefois les avis divergent, alors que Londres veut garder le pays au sein du Royaume-Uni, en Ecosse, un sondage YouGov donne vainqueur les nationalistes écossais (51% pour le oui à la sécession contre 49% pour le non). Les trois derniers sondages, publiés mardi soir, confirment que l'écart entre les deux camps se reserre avec 52% de « non » et 48% de « oui ».

Véritable douche écossaise pour les dirigeants britanniques à qui l'indépendance de l'Ecosse fait craindre de lourdes conséquences économiques notamment sur la croissance des deux pays. En réaction à cette situation de crise, les trois principaux leaders David Cameron, premier ministre conservateur, Nick Clegg, le vice-premier ministre libéral-démocrate, et le chef de l'opposition travailliste, Ed Miliband, multiplient les initiatives pour convaincre les écossais de voter contre l'indépendance. Ainsi, à quelques jours du scrutin, les trois grands partis nationaux britanniques sont prêts à accorder davantage d'autonomie à Edimbourg et préparent un nouveau plan de décentralisation.

Depuis qu'unionistes et partisans de l'indépendance sont au-coude-à-coude dans les sondages, la volatilité s'est accrue sur plusieurs marchés financiers. Les investisseurs sont inquiets des conséquences d'une Ecosse indépendante. Malgré la volonté des partisans du « oui » de se séparer du Royaume-Uni trop conservateur, la réelle question est de savoir si l'Ecosse pourrait être viable économiquement. En cas de scission, son budget pourrait être déficitaire en dépit des resources pétrolières du pays. En effet, l'Ecosse détient 97% des réserves pétrolières du Royaume-Uni située en Mer du Nord ainsi que 56% des resources gazière. Cette industrie a généré 7 milliards d'euros de revenus en 2012-2013. Toutefois, la productivité de l'Ecosse est inférieure à celle de l'Angleterre et sa population est vieillisante.

D'autres enjeux inquiètent les marchés. Si le pays devient indépendant, il devra également reprendre une partie de la dette publique du Royaume-Uni. Cependant, sur quelle base la repartition pourrait-elle se faire? Pour l'instant, la dette pourrait être répartie selon la taille de la population (5,2 millions d'habitants) ou sur la base de la contribution passée au budget de l'union. Ces incertitudes autour de l'indépendance écossaise pèsent sur la Bourse de Londres et l'attentisme reste de mise. A la veille du référendum, l'indice FTSE 100, qui évoluait sous les 6800 points depuis le début de la semaine, a toutefois ouvert en hausse de 0,20% à 6.805,93 points, soulagé par les derniers sondages.

L'indépendance de l'Ecosse pourrait également avoir des conséquences négatives sur le secteur financier. L'une des plus grandes banques britanniques, Royal Bank of Scotland (RBS) a d'ailleurs annoncé qu'elle déplacerait son siège social en Angleterre si l'Ecosse devenait indépendante. En Bourse, les entreprises basées en Ecosse ont également été affectées mais se reprenaient quelque peu après les derniers sondages. Des groupes comme Standard Life regagnaient du terrain. La société de services financiers évoluait en hausse de 0.66% à 411.80 pence. Les compagnies aériennes maintenaient également le cap : IAG (maison mère de British Airways et Iberia) évoluait en hausse de 1,17% à 371 pence après un plus bas à 363.87 pence cette semaine. EasyJet gagnait 0,37% à 1, 340 pence. De leur côté, les compagnies pétrolières évoluaient en légère baisse. Shell reculait de 0.08% à 2.497 pence et BP perdait 0,31% à 470,95 pence.

La question monétaire est également au coeur du débat. Le pays peut-il conserver la livre sterling? Les incertitudes sur l'issue du référendum en Ecosse rendent la monnaie britannique vulnérable et le dollar fait figure de valeur refuge. Les analystes anticipent une importante volatilité sur le GBP/USD avec le référendum écossais ce jeudi. En cas de scission, le Premier ministre écossais Alex Salmond estime que la livre sterling serait maintenue pour instaurer une union monétaire entre Edimbourg et Londres. Cependant, pour le moment, Londres refuse une union monétaire sans union politique.

Face à toutes ces interrogations, la livre accuse une baisse de 2% face au dollar depuis début septembre. La paire GBP/USD s'est toutefois reprise suite à la publication de statistiques satisfaisantes ce matin et la publication des minutes de la BoE. La devise britannique progressait de 0,13% à 1,6297 dollar. Si les écossais décident toutefois de filer à l'anglaise le 18 septembre prochain, la Banque d'Angleterre pourrait, tout de même, décider de maintenir ses objectifs de relèvement de taux. Une première hausse de taux pourrait intervenir au printemps 2015.

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Stephanie Haerts

Rédactrice dans la finance et l'économie depuis 2010. Après un Master en Journalisme, Stéphanie a travaillé pour un courtier en ligne à Londres où elle présentait un point bourse journalier sur LCI. Elle rejoint l'équipe d'Économie Matin en 2019, où elle écrit sur des sujets liés à l'économie, la finance, les technologies, l'environnement, l'énergie et l'éducation.

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