Du rêve à la dictature américaine.

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Par Charles Sannat Publié le 9 avril 2015 à 11h21
Usa Dictature Liberte Police Violence Pauvres
@shutter - © Economie Matin
450 EUROSLe RSA aux Etats-Unis est d'environ 450 euros.

Je n’ai rien contre nos zamis les Zaméricains si ce n’est que je pense que les Zaméricains n’ont pas d’amis, uniquement des nations à soumettre à leur hégémonie, ce qui fait une grande nuance. En disant cela je parle évidemment des dirigeants et de la classe politique américaine, pas du peuple américain qui, depuis plusieurs années, doit lui aussi se soumettre.

Je voulais partager avec vous deux informations. Évidemment, cette vidéo choquante où un citoyen ordinaire se fait abattre comme un chien de huit balles dans le dos suite à un banal contrôle routier. Le problème c’est qu’aux USA les violences policières deviennent de plus en plus courantes, de plus en plus banales, elles sont même parfaitement admises comme étant un outil pour protéger… le système bien sûr. Le protéger des citoyens il s’entend. Ce n’est ni plus ni moins qu’une forme de dictature fut-elle douce encore pour le moment, bien qu’elle le devienne de moins en moins comme en témoigne ces images.

Vous pouvez aller voir la vidéo sur le site de The Guardian ici

Le Kansas veut limiter les loisirs des plus pauvres

Encore plus fort dans ce que l’on appelle le « contrôle social » ou comportemental, les pauvres, c’est-à-dire les bénéficiaires des aides sociales, ne pourront plus aller au cinéma ou encore à la piscines, rentrer dans un salon de tatouage ou dans une salle de jeux. Naturellement c’est pour leur bien, c’est même officiellement pour les « encourager à dépenser leur argent de façon raisonnable ».

Là vous allez me dire « Charles, ce n’est pas vrai, vous racontez n’importe quoi, vous êtes allé chercher ça sur un site Internet « complotiste » ou alors c’est un poisson d’avril et vous vous êtes fait avoir »… Remarquez, vous avez raison d’être dubitatif tellement cette proposition de loi est hallucinante. D’ailleurs, le journaliste de Libération (oui, le journal de chez nous) qui revient sur cette histoire est lui-même totalement halluciné et il a même du mal à cacher sa surprise qui transparaît dans son article (dont je vous mets le lien évidemment en bas de page).

Du reste, le Washington Post poursuit la longue litanie des interdictions faites aux pauvres : magasins de piercing, de massages, les spas, les tabacs, les ongleries, les boutiques de lingerie, l’achat de croisières ou les parcs à thèmes, les centres équestres ou canins, les entreprises du sexe ou n’importe quel endroit interdit aux mineurs…

Il faut savoir qu’aux USA, les personnes bénéficiant des minima sociaux reçoivent entre 454 et 497 dollars par mois. C’est un peu comme notre RSA à nous. Sauf que cet argent n’est pas versé à la banque postale et retiré en liquide à chaque début de mois, mais crédité sur des cartes bleues…

N’en restant donc pas là, il sera bientôt « impossible aux personnes aidées de retirer plus de 25 dollars par jour en liquide à un distributeur » tout en sachant que chaque retrait est facturé aux États-Unis.

D’ailleurs, d’autres États veulent se doter d’une loi identique contre les pauvres, c’est vrai, c’est pénible les pauvres. Tenez, par exemple, dans le Missouri, les républicains (qui sont de grands démocrates) « envisagent d’exclure la viande et les fruits de mer de la liste des denrées que l’on peut acheter avec des bons alimentaires ».

Alors voyez mes chers pauvres, bientôt on vous interdira de manger de la viande ou du poisson, on vous expliquera que vous n’avez pas le droit de circuler ici ou là (ceci dit c’est déjà un peu le cas, raison pour laquelle autant de noirs se font exécuter dans la rue aux USA), et puis petit à petit, on vous expliquera que ce n’est pas la peine de vous soigner (tiens, c’est déjà le cas) puisque vous n’avez qu’à vous laisser mourir, bon éventuellement dans son immense mansuétude, dans sa très grande bienveillance, et uniquement pour votre bien, l’État, dans un geste compassionnel évident, viendra mettre fin à vos jours prématurément.

L’homme est devenu obsolète.

Il est déjà trop tard, préparez-vous.

Au coffre Le Contrarien Charles Sannat

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

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