Cela fait maintenant 20 ans qu’ont été créés les premiers fonds de capital-investissement à destination des particuliers (FCPI et FIP) et ouvrant droit à des réductions d’impôt.
En 2007, une sous-catégorie de produits a vu le jour : le FIP Corse. En contrepartie d’un investissement sur l’Ile de Beauté, les avantages fiscaux offerts aux souscripteurs sont majorés. Pour 2017, la réduction d’impôt sur le revenu des FIP Corse atteint 38 % du montant de l’investissement contre une défiscalisation de 18 % pour l’hexagone.
Jusqu’à présent, les départements d’Outre-Mer (Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion, Mayotte) ne bénéficiaient d’aucun régime de faveur, hormis pour les investisseurs ultramarins. Cette année pour la première fois, la réduction d’impôt offerte aux investisseurs métropolitains investissant dans un FIP DOM ou FIP Outre-mer est alignée sur celle de la Corse, soit 38 %. En effet, cette disposition est prévue par l’article 41 de la loi « Egalité réelle outre-mer » votée le 14 février 2017.
Ceci permettra de drainer une partie des flux collectés vers ces territoires français très largement oubliés des investisseurs. Ainsi en 2015, les FIP DOM couvrant les 5 départements ultramarins ont collecté 23 fois moins que les FIP Corse (3 millions d’euros contre 70 millions d’euros) !!
Et pourtant, les 5 départements français d’outre-mer représentent un poids économique bien supérieur à la Corse : plus de 2 millions d’habitants contre un peu plus de 300 000 ; et 10 fois plus de PME et ETI (11 000 dans les DOM contre 1 100 en Corse – source INSEE) qui sont les principales cibles des FIP.
Les DOM, un potentiel économique sous-estimé
Territoires méconnus des métropolitains, les départements d’outre-mer ne manquent pas d’atouts. Les Antilles, Guadeloupe et Martinique, offrent un cadre touristique exceptionnel dans la mer des Caraïbes et la situation sécuritaire en Afrique du Nord a fortement relancé cette destination. La Guyane, outre l’activité spatiale, bénéficie de ressources naturelles importantes : or, bois, pétrole et zone de pêche. La Réunion, avec près de 900 000 habitants, jouit du plus grand marché intérieur des outre-mer et d’une activité touristique toute l’année.
La situation outre-mer n’est pas non plus idyllique : l’outre-mer connait un fort taux de chômage des jeunes, une violence dans certains territoires, une immigration illégale difficile à contrôler et l’économie de Mayotte est très fragile.
Néanmoins, il apparait aujourd’hui que les atouts des départements français d’outre-mer sont supérieurs à leurs limites. Sorties des conséquences néfastes des grandes grèves des Antilles en 2009 et plus récemment en Guyane, les entreprises locales relèvent la tête et bénéficient aujourd’hui de conditions de développement favorables.
Une opportunité de rendements élevés pour les premiers FIP DOM
C’est dans ce contexte que les premiers FIP DOM à 38 % réaliseront leur première année de collecte et surtout leurs premiers investissements. Si, comme on peut s’y attendre au regard de ce qui s’est passé en Corse, le succès est au rendez-vous, alors le flux d’investissements nouveaux dans les entreprises ultramarines connaitra une augmentation exponentielle.
Comme toujours dans ces cas, les premiers arrivés seront les mieux servis. Les sociétés de gestion qui étudieront les premiers dossiers pourront être plus sélectives que les suivantes. Les premiers FIP DOM ou FIP Outre-mer pourront ainsi entrer au capital d’entreprises sur des valorisations qui devraient permettre aux souscripteurs d’espérer un bon rendement de leurs investissements.
Pour choisir le ou les FIP sur lesquels investir, on ne peut à ce jour pas se baser sur la performance d’autres produits, les FIP DOM à 38 % étant à peine créés. Le choix du support d’investissement doit donc avant tout être fondé sur la connaissance du tissu économique d’outre-mer.