La récolte de blé tendre fait une chute vertigineuse en 2020. La production française enregistre son troisième plus bas niveau en vingt ans selon Agritel.
Une moisson peu productive
La moisson 2020 ne sera pas marquée par un record de quantité bien au contraire. Selon, lasociété française de conseil sur les marchés agricoles et agro- alimentaires, Agritel, la récolte française de blé tendre atteindra cette année 29,22 Mt (mégatonnes) de blé. Il s’agit là du troisième plus bas niveau en vingt ans. En première position l’année 2016, durant laquelle seulement 27,6 Mt de blé tendre avaient été produites. Le blé tendre sert à la fabrication de la farine, alors que le blé dur est plus souvent utilisé dans la fabrication de boulgour, de semoule et de pâtes de tout genre.
Le directeur général d’Agritel, Michel Portier, à l’origine de cette nouvelle, prévoit une année compliquée pour les céréaliers : « Les céréaliers français vont de nouveau être éprouvés, surtout que les cours ne réagissent pas à la hauteur du phénomène ». Par rapport à l’an dernier, les récoltes ont chuté de 26%. En 2019, la moisson avait engendré 39,6 Mt de blé tendre. Sur les vingts dernières années, la meilleure récolte a eu lieu en 2015 avec 40,9 Mt de blé tendre.
Une moisson hétérogène
Cependant, si la chute nationale de la production est de 26%, certaines régions ont été plus fortement impactées que d’autres. En cause les disparités météorologiques. Après de fortes pluies en automne qui ont perturbé les semis, les céréaliers ont fait face à une forte chaleur et à une sécheresse au printemps. Un manque d’eau qui a eu pour effet la diminution du rendement par hectare. Michel Portier confirme cette baisse : « Le rendement des blés tendres au niveau national est proche de 6,80 t/ha, soit une baisse de 13,65% par rapport à la campagne précédente ».
Ainsi, « avec la sécheresse, les producteurs n’ont pu compter que sur des pluies tardives, lors du remplissage des grains. Mais d’autres n’en ont pas bénéficié et connaissent un rendement catastrophique ». Parmi les régions chanceuses, on retrouve le Grand Est qui enregistre une hausse de ses productions entre 1% et 5% supplémentaires, alors que les Pays de la Loire et la Nouvelle Aquitaine font le grand plongeon avec une chute de leurs récoltes comprises entre -20% et -25%.
Bien que la quantité ne soit pas au rendez-vous, la qualité l’est. Agritel explique ainsi que « La qualité jugée satisfaisante est conforme aux normes exigées par les principaux débouchés, à l’export notamment. Les poids spécifiques et les taux de protéines sont globalement bons ».