La Fed se serait lancée dans un resserrement monétaire à l’aube d’une nouvelle récession, si on se fie aux signaux des marchés automobiles et du crédit bancaire.
Le marché automobile américain donne des signes inquiétants de faiblesse depuis le début de l’année. Voici les grandes lignes du tableau : les loueurs et les sociétés de leasing réduisent leur flotte. Ces voitures arrivent sur le marché de l’occasion. Les Américains dont les revenus stagnent les préfèrent aux véhicules neufs plus onéreux. Les ventes d’occasions ont atteint un record de plus de 41 millions de véhicules depuis le début de l’année. Cela malgré des « primes à l’achat » dépassant souvent 4 000 $ pour pousser les chalands vers le neuf.
Pour le premier semestre de l’année, les ventes de véhicules sont en baisse de 2,1%. Les ventes d’utilitaires ont certes progressé de 4,6% mais celles des véhicules légers ont reculé de 11,4%. Les ventes de GM, Ford et Hyundai chutent lourdement. En moyenne, le montant des crédits automobiles a augmenté à 30 945 $ et s’étale sur une durée de 69,3 mois ! Le 30 mai, Bloomberg titrait « Un autre voyant d’alerte s’allume sur le crédit automobile subprime ».
Avec cette mention : « durant la dernière décennie, le ralentissement des paiements par cartes de crédit avait été une alarme précoce ». Aux Etats-Unis, la croissance du crédit octroyé par les banques est devenue le carburant de l’économie depuis la fin de l’étalon-or en 1971.
Lorsque les prêts bancaires augmentent, le PIB américain augmente. Selon les travaux de notre collègue américain Richard Duncan, si la croissance du crédit bancaire descend en dessous de 2% les Etats-Unis rentrent en récession. Comme vous pouvez le voir sur ce graphique, la croissance du crédit est désormais nulle.
La dernière fois que cela s’était produit, nous étions neuf mois avant la crise financière de 2008. Comme en 2008, il semble que le cycle de « resserrement monétaire » n’ira pas jusqu’au bout.
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