Rebattre les cartes et les oreilles

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Par Philippe Bapt Publié le 23 octobre 2018 à 6h10
Melenchon Grece Referendum Non Europe
Rebattre les cartes et les oreilles - © Economie Matin

C'était morne plaine pour tout le monde ces derniers temps. Pas de remaniement en vue, pas de nouvelle vraie fausse affaire à se mettre sous la dent. Chaque jour son lot de pseudo révélations sur qui va ou ne va pas faire partie du prochain gouvernement.

Les cartes politiques rebattues

Gérard Collomb reparti avec ses abonnements aux Progrès de Lyon et Lyon mag pour apprendre ce qu'il se passe chez lui par les journaux, il fallait bien entretenir un suspens de pacotille avec des avis autorisés de gens de milieux autorisés qui laissait à penser qu'un accord secret pourrait exister entre Emmanuel Macron et Édouard Philippe. En parodiant feu Coluche, je montre ici combien les médias n'avaient rien à dire politiquement parlant ces dernières semaines. Et puis tout s'est accéléré ces derniers jours.

Les cartes enfin ont été rebattues. Avant, c'était très simple : les pouponnières à ministres ou autres, à droite du RPR jusqu'à Les Républicains et à gauche le Parti Socialiste principalement avait toujours des têtes à caser. Des jeunes ou jeunes issus de l'ENA, des roitelets locaux qu'il faut mettre sur orbite. Le chamboulement de 2017 porte en lui son lot de paradoxes. En effet, l'émergence d'une nouvelle force, ex nihilo, ne peut posséder de cadres par l'opération du saint esprit. L'avènement d'une génération spontanée de cadres n'existe pas. Et comme en sport collectif, la force d'une équipe est certes sa fraîcheur mais aussi le savant mélange de jouvence et d'expérience. Tout ce que LREM ne possède pas en propre. Alors avant, là où un gouvernement enregistrait une défection, il se trouvait un vivier formé dans les ministères de jeunes ou en province d'élus pour candidater à toute succession. A l'époque même, être à l'agriculture ou à l'éducation en passant par la santé, cela n'importait peu !

Le remaniement ministériel nécessitait une telle attente

Oui le cadre a changé. Oui LREM est nouveau. Oui les équilibres d'équipe, d'expérience, de parité et de géographie sont des paramètres importants. Et n'en déplaise aux médias politiques et autres chroniqueurs, l'orthodoxie de pensée en termes : discipline de parti n'existe plus et le remaniement ministériel nécessitait une telle attente. Quitte à se séparer de plusieurs ministres transparents inefficaces ou visés pour enquête autant garantir le nouveau casting.

Est-ce le bon ? L'avenir nous le dira. En pleine réflexion sur l'avenir écologique de la planète voir débarquer Emmanuelle Wargon, ancienne porte-parole de Danone, à la transition écologique me questionne ; huile de palme et OGM n'étant pas ses pires ennemis loin de là. Si je ne veux faire aucun procès d'intention, j'attends patiemment le proche avenir pour commenter ses premiers agissements... même les suivants.

Quand Mélenchon s'auto-produit

Et puis et venu le temps du couillon de la lune. Jean-Luc Mélenchon est entré en scène. Le velu, le musculeux, le chaud-bouillant Jean-Luc Mélenchon est venu sur la scène médiatique. Et il nous a rebattu les oreilles avec ses frasques. Le savoureux admirateur du Venezuela et autre Cuba s'est à nouveau produit et même auto-produit. Il s'est filmé durant la perquisition à son domicile. N'en pouvant plus dans cet « Etat policier » qui est le sien, il a exhorté ses partisans à rejoindre le siège de son parti pour empêcher la « police politique » de perquisitionner. Au fait pourquoi? Dans le cadre d'une enquête dite des assistants d’eurodéputés et une enquête préliminaire concernant les frais de campagne du leader de La France insoumise.

Ses grands cris au nom de la République qu'il semble, à ses dires, être le seul à représenter n'y feront rien. Ce vieux de la politique, 60 ans de mandats cumulés, se croit au dessus des lois. Au point de bousculer un procureur... ce degun, il est marseillais maintenant : avant du nord, de Paris puis du sud ouest, n'est même plus capable d'être respectueux ni de la police, ni de la justice de son pays. Déjà, il louvoie côté laïcité entre Grand Orient dont il se revendique et racialisation dont il s'arrange avec Clémentine Autain, Danièle Obono et consort.

Il est à la gauche ce que Le Pen est à la droite. Il appuie là où ça fait mal, il n'a aucune volonté du pouvoir. Et il sort de ses gonds comme papi Le Pen le faisait. Une sortie verte côté langage et une sortie « musclée ».

J'ai donc envie de finir par une mini lettre ouverte à monsieur Mélenchon.

« Cher citoyen Mélenchon,

Jean-Luc ce n'est pas en singeant les attitudes du vieil extrémiste de droite que vous allez accéder au second tour des présidentielles. Au fait tant que j'y suis, ce n'est pas la peine de vanter au pupitre de l'Assemblée nationale le nouveau vaccin anti-cancer venant de Cuba. Pour finir je ne voudrais abuser, quand on accuse quelqu'un d'être le "plus grand xénophobe" on assume à la rencontre de cette personne.

Enfin, vous qui fûtes (est-ce assez bien écrit en français) élu du sud-ouest (européen 2009 à 2017), comment fîtes-vous pour supporter cette langue d'oc et ce pareil accent durant votre mandat!? C'est peut-être votre domicile à Paris et vos occupations bien loin de votre circonscription qui vous occupaient...d'ailleurs je note que les accents belges et alsaciens doivent vous froisser aussi, à la lecture de vos états de présence durant cette législature.

Non monsieur, parler avec l'accent toulousain n'est pas moins intelligible qu'avec celui de Paris. Que la question vous gêne, vous qui vous dites tribun, votre large vocabulaire doit vous permettre un grand spectre de réponses. Vous acceptez les micros tendus mais pas la teneur des questions. Vous vous dites « la République » ? Vous n'en êtes pas digne. Vous ne laissez pas la liberté de s'exprimer, vous ne prônez même pas l'égalité puisque vous fondez votre discrimination sur le différentialisme par l'accent et la fraternité: comment pouvez-vous l'incarner, en ne cessant vous-même de vous positionner comme au dessus des gens ?

Votre mépris de classe (pas que éco en avion) fait de vous un piètre guignol-gigolo de la politique au gré des vents et des vengeances personnelles que vous voulez assouvir. Et ce ne sont pas les arrivées programmées de Emmanuel Maurel et Marie-Noëlle Lienemann qui vont vous calmer.

Le rance insoumis que vous êtes trahit donc toutes les valeurs de la gauche. Ho oui sur la papier vous êtes bon scribe et sur une estrade, bon comédien. Mais dans les faits vous vous averez l'inverse: pas courageux, fuyard, injurieux, peu républicain, un brin despote et admirant les régimes politiques a minima autoritaires.

Votre jeu arrange. Moi il me dérange. Et ne vous amusez jamais devant moi à vous dire de gauche sur mes terres toulousaines, sinon ce n’est pas de con que je vous qualifierai car ici « on se traite de con à peine qu'on se traite », ce n'est pas non plus en « castagnant », même si ici les mémés aiment ça, je me ferai juste un plaisir de vous renvoyer dans vos 22 autant de fois que nécessaire. Vos éruptions calculées et votre glottophobie n'auront jamais le dessus. Le fascisme quelle que soit sa forme ne passera pas ici.

Monsieur le citoyen Mélenchon, mercenaire de la politique, vous salissez la fonction de représentant du peuple, je ne vous salue pas,
en l’absence de vos excuses publiques  !
»

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Philippe BAPT est un communicant. Diplômé de Novancia Business School en management marketing digital et événementiel, il exerce sa passion comme chargé de communication et consultant chargé de projets. Sa seconde passion la « chose publique » l’amène très tôt dans le champ associatif : social, culturel et sportif. Puis il sera élu local d’une commune de la première couronne de la ville rose de 2008 à 2014. Président de club de rugby, puis d’un groupement d’employeurs et administrateur d’un théâtre-centre culturel, ces différents postes lui confèrent  une expertise dans ces domaines. Retiré du strict jeu politique, il n’en demeure pas moins attentif à l’évolution de l’actualité et devient éditorialiste dans divers médias locaux et régionaux, dès la rentrée 2014. Ses sujets de prédilection : le « jeu » politique, les répercussions économiques et sociales, la recomposition du paysage politique français. 

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